[AB2] Diplomatie scythique : duel de champions

Un texte écrit en collaboration de Lionel et moi. Merci à Lionel de m'avoir toujours suivi dans mes délires, même pour les aventures les plus folles comme cette étrange diplomatie...


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-246 Eté - Nouvelles de la diplomatie en Scythie !...

DIPLOMATIE SCYTHIQUE....

L’aède pinça les cordes de sa lyre. Une vois grave et chaude s’éleva. Le récit rapporté par les ambassadeurs à la Cour du Pont était si ahurissant que partout, depuis, il courrait de lèvres en lèvres. Les enfants le reprenaient puis le revivaient dans leurs jeux. Les hommes, partout moins rêveurs, s’imaginaient à la place de ses héros. L’aède de la Cour, présent lors des différents récits, vint sur l’agora suivie par une foule immense pour écouter l’histoire réelle et stupéfiante.

« La tête de l’ambassadeur Glaukos l’éloquent, fils de Leukos, roulait dans la tente scythe. Ainsi avait répondu le roi Anthéas des Scythes du Caucase aux propositions d’amitié et de commerce du roi du Pont.

La Cour de Sinope bruissait de bruits de langues qui claquent tout en parlant, ainsi agissaient uniquement en paroles les courtisans. Mais le roi est descendant d’Héraklès, et en lui brûle la vigueur et l’intelligence des dieux. Il décida d’envoyer une nouvelle et étrange ambassade…

La plaine scythe semblait être sans fin. Le vent frappait les visages des plaines verdoyantes parcourues par les chevaux aux sabots d’airain. La petite troupe semblait bien perdue dans cette immensité. Et surtout elle réunissait de bien étranges personnes. Le vieux et fidèles Doulos, vieil esclave sans liberté mais courageux, de trop jeunes Pontiques aux visages à peine entouré d’un collier de barbe, et leur chef sur son immense étalon. Doulos était parti faute de volontaires. Il effectuait son service depuis de longues années à la chancellerie et, esclave, n’avait pu se dérober à la mission. Son dos et ses reins souffraient du voyage. Mais son esprit était plus tourmenté encore : il était parti sans espoir de retour vers les chemins menant à l’Hadès. Il se résignait parfois, à cause de son âge. Il servait déjà à l'époque de Mithridate Ier, le grand-père du roi actuel. Pourtant, même ce doyen n'avait jamais vu un tel choix d'ambassadeur...


Le basileus avait désigné pour l'ambassade vers le roi des Scythes du Caucase un immense guerrier, doté de la cage thoracique d'un éléphant d'Asie. Ses bras volumineux comportaient tant de muscles visibles qu'ils ressemblaient à une sculpture du buste d'Heraklès en personne. Le Scythe Aorse choisi par le basileus venait pourtant d'une noble famille, mais son goût trop prononcé du combat et de la guerre, même cehz les terribles scythes l'avait conduit davantage sur les champs de bataille que dans les conseils et les jeux du pouvoir dans la nation scythe.

Artaxas bombait de fierté un torse déjà trop volumineux. Il avait été désigné ambassadeur là ou personne ne voulait aller. Et le basileus l'avait honoré en le désignant parmi tous les nobles scythes Aorses mobilisables pour son armée. Il connaissait le but de sa mission, ses dangers, et était décidé à triompher ou à mourir...


Lorsqu'il arriva devant le campement du roi Atheas, il sourit et avança. Il était Scythe, un noble scythe de bon lignage, sa valeur guerrière était visible aux cicatrices sur son visage et à sa musculature : il pouvait parler un langage que tous comprendraient...


"salut, roi Antheas,
Je suis noble des Scythes Aorses, guerrier depuis toujours et ambassadeur du basileus du Pont."

Les compagnons et serviteurs semblaient interloqués devant lui. Tous se souvenaient de la cruauté du roi Anthéas tuant en personne le précédent ambassadeur. Les chiens avaient dévoré le corps la nuit même, après que le roi eut uriné sur lui. Seule la tête avait été renvoyé au basileus du Pont.

Le géant reprit ;
"Le basileus est un homme bon, qui ne désire ni la guerre ni rester dans la haine - contrairement à moi - et il m'envoie comme ambassadeur.
Il te propose de céder tes terres au sud du fleuve Kouban en échange de 80 000 drachmes et de la fin du casus belli entre nous. Moi, guerrier, je ne crois pas que ce genre de proposition te convienne. "


Le guerrier scythe s'avança vers le plus fort des gardes du corps du roi et, après avoir toisé ce dernier, jeta un regard arrogant au roi Athéas.

"Je te propose un duel entre ton champion et moi. Si je l'emporte nous achetons pour 80 000 drachmes les terres au sud de Kouban ! Si je perds le basileus te versera 50 000 drachmes et ton prestige sera plus grand.
Maintenant, désigne ton champion !" Tonna-t-il de défi !

Le roi Athéas fit un signe à l'un de ses gardes. "Onomaxes ! Tues ce chien !" siffla t il.

Le guerrier s'avança. Il n'était pas d'une taille démesurée mais se déplaçait avec la souplesse du prédateur. Il balança son épée avec fluidité. Artaxas se méfiait de ce type d'adversaire. Il se mit en garde.

Onomaxes tourna autour du champion du Basileus, puis, tel un serpent, frappa ! Comme l'éclair, sa lame atteignit et perça l'armure du bras droit d'Artaxas, l'épée de ce dernier se leva tel un ouragan mais manqua l'agile champion d'Athéas.


Ce dernier attaqua de suite ! Artaxas para. Et contra ! Mais Onomaxes esquiva.
Continuant à tourner autour de son adversaire, le garde d'Athéas frappa de nouveau. A maintes reprises. Artaxas parvint à parer certaines attaques mais nombre d'autres firent couler son sang de multiples blessures.

Pourtant, le terrible guerrier était toujours debout, son armure noire devenue vermeille par son sang versé.


Autour du cercle, les guerriers Scythes admiraient ce duel terrible. Le Taureau contre le Loup ! Onomaxes, commençait à sentir la fatigue. Son adversaire ensanglanté lui faisait toujours face, mais ses réflexes semblaient émoussés. Il passa donc à l'attaque. Après un enchaînement de coups rapides, il feinta sur sa droite, fit un roulé boulé par sa gauche et, en se relevant, se fendit.
Avec un sourire cruel, il contempla son épée. Cette botte lui avait toujours réussie !
Il ne vit pas tomber la lourde lame d'Artaxas ! Ce dernier avait bloqué l'épée de son adversaire d'un revers de lame puis levé et abattu la sienne !

La tête du champion du roi Athéas roula dans la poussière !

Artaxas hurla ! Un cri guttural !

Il se retourna vers Athéas. "Alors, roi des chiens !? As tu encore d'autres champions !?" éructa t il en traçant rapidement un huit horizontal devant lui avec sa lame.


"Les Dieux ont décidés !" convint le roi.

"Quand ton maître m'aura adressé ses 80 000 pièces d'or, les terres seront siennes ! J'ai dit !"

A son retour le basileus Mithridate a fait d’Artaxas l’un de ses somatophylaque, son garde du corps et champion, pour d’autres combats… »
L’aède finit de chanter. Face à lui les hommes et enfants du Pont, paisibles marins et commerçants, se tenaient cois. Brusquement ils acclamèrent l’aède et reprirent le nom de Mithridate et Artaxas. Puis, tout aussi brusquement, celui d’Achille aux pieds légers.

Et les Grecs, hommes libres, chantèrent à nouveau les vers d’Homère…

Toujours aussi agréable à lire ce RP... On y trouve la complexité des relations avec les scythes dans AB2 ainsi que les interventions divines qui y survenaient...