-244 Printemps - Les explorateurs du septentrion...
Abords du Côthon de Carthage - Printemps -244
Le Sénateur Gisgon avait bien œuvré pensait-il en lui-même. Regardant grossir les côtes de l'Afrique, penché sur le bastingage de son navire amiral, il revoyait les ans qui venaient de passer, cinq longues années de navigation dans l'Océan, avec 5 heptères et 500 gardes du Sénat, 300 spécialistes, tous volontaires, tous habiles et experts dans leurs domaines: diplomates, ingénieurs, officiers et marins
Parti à l'aube de l'an 250, alors que Carthage célébrait la paix retrouvée, Giscon revenait vers Byrsa avec le cœur lourd. Les échos des guerres avaient porté jusqu'à lui, atténués, déformés et le sénateur ne savait trop ce que ces prochains jours lui réserveraient, en bonnes ou mauvaises nouvelles. Afin de chasser son inquiétude, il préféra revenir sur ces mois de périple, dignes de la grandeur de Carthage.
Giscon avait passé rapidement les colonnes d'Hercule à l'été 250 pour se porter chez les Gallauci, où de fructueux contrats avaient été signés et confirmés. Ces fiers ibères, de race celte, étaient de fiers guerriers et de braves mineurs. Des mois de prospection commune avaient permis de confirmer la richesse des terres et les bénéfices que l'on pouvait en tirer. Il fallu néanmoins porter ses pas vers le nord dès le printemps de 249.
Giscon se remémorait également le débarquement en Bretagne et l'accueil de ses alliés Catuvelaunes. Le Rix était enchanté de cette visite autant diplomatique que commerciale et avait célébré par dix jours de festivités ces retrouvailles dans sa capitale de Verulamium. Les peuples voisins, Trinovantes, Ordovices et Silures furent conviés. Les Catuvellauni occupent les parties les plus stratégiques de l'île et peuvent être considérés comme les plus pates et les plus nobles de bretons. Ils s'honorent de l'alliance de Carthage.
L'île fut explorée et les peuples approchés: Cantii, Durotriges et Dumonii. Tous ces peuples industrieux ne vivent que pour leurs terres et sa défense mais l'île est cependant assez pacifique car la colère des bretons est longue à venir et les guerres y ont peu d'ampleur, et les rtécits de guerre ne font en fait état que de raids. Le commerce ne pouvait qu'en bénéficier et Giscon avait passé accord fructueux et avisés.
Giscon se souvint également de cette expédition dans les îles cassitérites où regorgent l'étain et le plomb. Ces iles battues par le vent. Au-dessus des ondes flottent des algues nombreuses, et là le bouillonnement des flots est arrêté par la vase. Une foule de monstres nagent dans toute l'étendue de la mer ; le grand effroi qu'ils inspirent remplit ces parages. Nulle carte ne marqua son emplacement sur les cartes de Giscon, non plus que sur celles des Dumonii, leurs intermédiaires. Seule, la mémoire des pilotes puniques se rappellera ses parages afin que nul autre ne trouve ces îles.
Des vénètes, l'écrivain du bord écrivit pour la postérité: "Leurs barques connues de la mer la troublent au loin. Ils sillonnent l'abîme de l'océan fécond en monstres. Ils savent construire de lourds vaisseaux avec le pin, le chêne et l'érable ; et c'est sur ces monstres qu'ils parcourent souvent le vaste Océanide". Ces alliés de longue date domine la mer de 'Armorique et affirme leur puissance sur ces eaux. La confirmation et le renforcement des liens politiques et commerciaux est de bonne augure et satisfera le Sénat, Giscon le pense.