Au Temps des Diadoques
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Au Temps des Diadoques

Un temps où la guerre ravage le monde, Un temps où des hommes se déchirent pour le pouvoir, Un temps où des hommes luttent pour l'immortalité, mais aussi un temps de gloire et de triomphes, C'est le Temps des Diadoques
 
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 [AB2] (-244) - Bataille de la Sapis

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Olympos
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Olympos


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MessageSujet: [AB2] (-244) - Bataille de la Sapis   [AB2] (-244) - Bataille de la Sapis EmptyDim 2 Sep - 8:14

-244 Eté -Italie - Bataille de la Sapis

Devant Ravenna – Eté -244 :

Le cavalier, Velaunos un aristocrate Volsque, abreuva son cheval dans l’affluent du Padus qui courait entre les deux armées ennemies.
Il releva la tête en s’appuyant sur l’encolure de sa monture.
A quelques coudées de lui, plusieurs scythes dépenaillés traversaient au galop le cours d’eau et rejoignaient avec force cris quelques uns de leurs sauvages de compatriotes capturés au printemps par l’ennemi et qui, maintenant, envisageaient de servir les Numides.
Il se murmurait que les émissaires parlaient aux r aux Endres, aux bénis de la déesse Artimpasa, hommes écoutés de ces peuples.
Velaunos cracha en leur direction.

Puis se rappelant sa propre mission sauta à terre. Du coin de l’œil il vit plusieurs guerriers Sénons s’avancer jusqu’à la rive opposée.
Aucune intention hostile n’animait les ennemis en ces journées qui suivaient la terrible bataille de Ravenna. Comme si, tacitement, on attendait le prochain choc pour semer la mort de part et d’autre.
Velaunos sortit du sac qu’il avait emmené avec lui un somptueux tapis qu’il avait pris dans la demeure d’un chef Cenomanii. Le tapis venait sans aucun doute possible de Carthage.
Sans hésiter, il le jeta sur la rive boueuse et s’assit dessus. Levant eau l’outre en peau de chèvre qu’il avait amené il bu avec délice un merveilleux vin de Cappadoce pris sur le cadavre d’un négociant qu’il avait croisé en Vénétie au printemps…
Ayant abondament honoré le breuvage, il sortit de son sac des pièces d’or.
Denarii romains, Sesterces, Drachmes et Shekels !
En riant à pleine gorge il les jeta en l’air à pleines poignées et les fit couler entre ses doigts.
Conscient des regards avides des Sénons, il hurla :
-« Voyez ! L’or du Keltorix ! Le butin des guerriers ! La Gloire ! Nous ne fabriquons pas l’or ! Nous ne le commerçons pas ! Nous le prennons ! Camulus ! Esus ! »
Et il riait toujours tandis que quelques Sénons, timidement traversaient le cours d’eau pour voir de plus près ce qu’était le sort des hordes du Keltorix…



Ravenna – Fin de l’été -244

Amilcar avait passé la journée sur ses cartes. Il n'avait pas beaucoup d'options que celle d'une retraite feinte. Tout serait dans sa réalisation et dans la position d'Himilcon. L'apport des renforts ferait basculer la décision, il en était certain, mais il savait également qu'une retraite serait mal perçue par les celtes, comme une insulte faite à leur honneur. Il fallait rejeter cette lâcheté sur l'autre, sur Brennos, pour faire accepter ce mouvement hautement stratégique.
Aussi, convoqua-t-il les chefs des armées et, dans une diatribe restée célèbre, ainsi les harangua-t-il:

"Hier encore, Brennos nous faisait face, Brennos nous menaçait avec toutes les forces de l'Hadès réunies, pas un ne manquait dans son camp, qui accoururent des plaines les plus reculées de l'Orient, des montagnes des Alpes, des rives du pont Euxin. Plus rapides que l'Eclair, ils ont franchi des milliers de stades avant même que les armées de Rome et de Carthage, marchant désormais main dans la main ne puissent arriver sur les plaines sénones.

Ce prodige cependant, n'eut pas l'heur d'être suffisant. Car, nous étions là, près à recevoir cette bataille, Et, javeniliers, hoplites aux jambières de cuir, Ambacts que Zeus y pris pour des hérauts, phalangistes, cavaliers qui portaient le tonnerre,
Portant la cuirasse ou le casque bouilli, Tous, ceux de Mediolanum et ceux de Padova, s'élancèrent, sans fureur, tranquilles, souriant aux traits ennemis !

Nous n'avons pas pliés ! Nous n'avons pas cédé ! Brennos s'est ainsi affaibli dans son entêtement, et dans son cœur grandit maintenant l'inquiétude. Brennos est inquiet,il a peur, tant même qu'il envoie ses sbires tenter de séduire les amis et les alliés de Carthage et appeler à assassiner son chef ! Quelle lâcheté ! Etre dans la main de ses adversaires pour mendier sa victoire ! Mais Brennos ne réclame pas que la trahison, il demande également le déshonneur. Ses couteaux parcourent les camps afin de trouver une gorge à ouvrir, un cœur à pourfendre, des plus nobles et des plus puissants ! Brennos utilise l'assassinat car il craint la vaillance de nos chefs, le courage des princes d'Italie et d'Afrique. Il cherche à corrompre nos âmes et nos sentiments en recherchant le fratricide et la honte !!

Si je devais être l'unique victime que les keltoï immolassent à leur haine je pardonnerais à ceux qui les flattant avec tant de bassesse obtiendraient à ce prix la continuité de leur existence Mais leur infamie ne les sauvera pas. Les keltoï ont déjà anéanti tant d'êtres avilis qui s'étaient déshonorés pour leur plaire. A quoi sert de s'assurer une destruction honteuse par de honteuses perfidies ?

Brennos, par une infâme posture nous démontre à l'envie la peur qu'il a dans le cœur de l'acier de nos lances et du tranchant de nos épées. Brennos a peur de nous ! Irons-nous alors nous prosterner devant ses loups alors que nous allons terrasser le Lion ?
Non ! Demain, après la bataille, on dira sans doute que c'est ici que le vautour prit son dernier essor et fondit sur ses ennemis: mais la flèche des nations abat soudain l'oiseau vaniteux, qui traîne après lui quelques anneaux brisés de la chaîne du monde; l'ambition désespérée voit le sceptre des peuples échapper à ses mains. Ariminum ! tu fus témoin de la chute de celui qui fut le plus cruel et le plus méchant des hommes;

Nous allons donc rester ensemble, car seule la mort attend ceux qui marchent avec Brennos. Nous allons prendre la route de Senigallia, y trouver une armée formidable. La meilleure de celles de ces années, celles qui a battu et Crassus et son maître de la cavalerie. Vous n'en devrez rien dire à vos officiers, à vos troupes, car la trahison règne dans ces rangs et l'ennemi observe. Il vous faut au contraire faire accroire l'idée que nous développons une manœuvre pour tourner l'ennemi et le surprendre. Faites mention du butin d'un Empire entier, qui attend sur les arrières de Brennos et la richesse, qui demain contentera tout le monde !

Nous marcherons au plus près du rivage, afin d'avoir le secours de la mer. Une fois les armées réunies, nous ferons alors volte-face, nous affronterons Brennos et le détruirons.

L'armée de Carthage sera le centre de notre dispositif, appuyée en seconde ligne par l'armée d'Hasdrubaal

Les légions de Rome assureront la gauche, avec l'armée d'Himilcon et l'armée itialienne

Hannon, et l'armée de Gaddes, couvriront la droite, aussi près que possible du rivage, couvert par l'armée de la ligue de Kyrnos.

L'armée de Cunomar, celle de l'Artiobrogos et la petite armée vénète, assureront la 3ème ligne pour assurer les renforts et la poursuite si nous gagnons cette bataille

Navarras et Gaia seront à la gauche immédiate d'Amilcar au centre, au début de la bataille. Les chefs transféreront leur cavalerie lourde sous le commandement du Prince Gaia ppour opérer un mouvement, dont je laisse le soin au stratège Navarras d'exposer les principes":


A l’invitation d’Amilcar, Narravas s’avance au centre du cercle formé par principaux chefs de la coalition. Ce petit homme trapu, buriné, à la mise sobre, n’en impose pas moins un profond respect à l’aréopage de rois et de princes qui l’entoure : les plaines de Tebessa, Lepcis Magna, la part prise par les troupes sous ses ordres à Faoentia, .. sont autant de titres de gloire dont il se pare avec plus de prestance qu’une couronne de roi …

Avare de parole comme à son accoutumé, il observe un moment en silence le plan de bataille tracé dans le sable à ses pieds par Amilcar, comme s’il le voyait pour la première fois. Puis, sans même regarder son auditoire, il pointe sa lance vers le sol, droit sur l’aile gauche qu’occupera sa cavalerie :

« Puissants rois,
(traçant du bout de sa lance un arc de cercle partant de l’aile gauche pour s’éloigner des lignes opposées et se rabattre complètement sur le flanc de l’armée keltoï)

Alors que l’infanterie punique et alliée aura déjà avancée sur le centre de Brennos et engagée son homologue ennemie, l’ensemble de ma cavalerie ainsi que toute la cavalerie lourde réunie sous les ordres du prince Gaïa s’écarteront de l’armée par l’Ouest pour opérer un vaste mouvement tournant de l’aile droite keltoï dans le but affiché de la prendre à revers.

Brennos n’aura d’autre choix que de déporter sa propre cavalerie (ou tout autre corps couvrant son aile droite) pour parer à ce mouvement et couvrir ses arrières, de fait mettant cette aile « en l’air ». D’un mouvement rapide, je ferais pivoter ma cavalerie pour attaquer le flanc droit ennemi exactement dans l’axe de son infanterie. L’aile droite keltoï tentera de nous arrêter le temps pour Brennos de redéployer ses réserves en soutien : c’est là que la cavalerie lourde du prince Gaïa entrera en action ! Une telle force de rupture, à savoir près de 3 000 cavaliers de choc d’élite, devrait faire éclater l’aile droite ennemie, permettant à la masse principale de cavalerie de balayer celle-ci sans perdre de temps et ainsi engager la ligne d’infanterie ennemie par le flanc.

Si la manœuvre fonctionne, la ligne ennemie sera pulvérisée et prise en étau entre ma cavalerie et l’infanterie punique.

Afin de parer à tout revers ou exploitation de ce mouvement de la part de Brennos, la position initiale de ma cavalerie à l’aile gauche de l’armée devra être occupée immédiatement après mon départ par un contingent allié. Ainsi, nulle crainte que Brennos ne puisse retourner notre plan contre nous … ».

Amilcar, reprenant la parole:

« Ainsi, l'aile gauche, composée des légions et de l'armée d'Himilcon, appuient les manœuvres de Navarras en tournant l'aile droite ennemie. Tandis que Rome affronte son ennemi face à face, Himilcon poursuit l'encerclement et attaque les arrières de l'aile droite. L'armée italienne se place en soutien de l'une ou de l'autre armée.

Le centre s'avance lentement vers l'ennemi et laisse de développer l'attaque sur notre gauche. Dès que l'aile droite ennemie faiblit, Amilcar se dépôrte sur sa gauche afin d'accompagner le mouvement, opère lentement une rotation sur la droite. A cette heure, le dispositif permet donc de tourner l'ennemi et de le mettre dans une position ou il combat le dos à la mer.

A notre droite, Hannon contient la poussée, aidé par la ligue et le cas échéant, la 3ème ligne. Il suit le mouvement de l'armée de Carthage

Dès que la conversion est établie, Cunomar, avec les armées sénone et d'Artiobrogos se lance sur ce qui est devenu le flanc gauche ennemi, adossé à la mer, maintenant comprimé par la poussée de notre gauche, et dans une charge virile, disperse l'ennemi. Sistinos et Orgétorix soutiennent Cunomar.

Les flottes, qui viennent d'au-delà de l'horizon où elles restaient jusqu'alors cachées, s'avancent vers les plages dès que le soleil est au zénith. Elles pressent le rivage et empêchent tout secours par la mer.

Voici comment l'ennemi sera dispersé et que ce danger sera durablement écarté, laissant à ces terres, la paix, la concorde et l'Industrie. Partons maintenant, que les désertions cessent."




Quelques jours plus tard, fin de l’été -244. Environs de Senigallia.

Sous la tente d’Amilcar sont réunis les chefs coalisés.
-«Il semble que Brennos ne soit guère pressé de marcher à notre poursuite. » déplore à haute voie Amilcar Barca.
-« Il viendra ! Soyons en sur ! ». Rouge et suant sous son épaisse cottes de mailles, Véporoudos, chef de guerre des Boiens, récemment rallié, à parlé, par-dessus l’épaule de son Rix Drocaitus.
-En tous cas, si nombre de Celtes ont désertés nos rangs, il semble que les Scythes qui accompagnent les Keltoi aient, eux aussi, décidés que cette guerre ne les concernait guère. Ils rejoignent les rangs de l’armée Numides plus nombreux chaque jour » Précise Hasdrubaal, lieutenant d’Amilcar.
-« Ses Scythes sont sages. » Précise, ironiquement, le prince Gaia, jeune frère du Roi Juba. Il se murmure que le frère du roi Juba s'emploit à détâcher les Scythes de l'alliance Keltoi et que son royal frère, là bas à Cirta, procéde à de nombreux sacrifices en l'honneur des Dieux.
Le Numide Massaessyli reprend de suite. « Brennos à tenté de m’envoyer quelques messagers…Leurs têtes ornent des pieux qui marquent, de loin en loin, notre route. Ainsi, son chemin jusqu’à nous sera bien marqué ! Nul risque de ne pas le voir sous peu ».
Amilcar s’apprête à parler quand la porte de toile de son pavillon s’écarte, laissant passer un officier punique.
-‘Général, un messager de Ravenna vient de débarquer ».
Envoyé par Adherbaal qui commande la place forte des Senons, un jeune cousin de la famille Barcide entre et salue.
-« Suffête Barca ! Salut !
Adherbaal te fais dire que la majorité de l’armée Keltoi est en train d’attaquer Ravenna.
Leurs machines de siège sont d’une précision diabolique. Elles sont disposées et placées par des ingénieurs antigonides. Seule la puissance de la forteresse et la vaillance de la garnison ont, pour l’instant, éviter le pire.
Le général craint que la place ne soit emporté dans les jours à venir »
Laissant sortir le jeune officier, Amilcar tonne !
-« Ce Brennos est imprévisible ! Par Ba’al ! Il n’à envoyé à notre poursuite que son avant-garde et est en train de prendre Ravenna ! »
Le généralissime de l’armée alliée est interrompu par Cunomar, le jeune roi Senon.
-« Amilcar. Tu le sais, si Ravenna tombe.. ; »
-« C’est une catastrophe si nous ne battons pas Brennos avant la fin de l’été ! » le coupe le stratège punique.
-« J’ordonnes donc que nous marchions vers le nord ! Brennos ne vient pas à nous ! Nous irons à lui !! » reprend Amilcar qui s’adresse à Himilcon, le vainqueur de Crassus, arrivé le matin même, précédant ses troupes.
-« Himilcon, quand ton armée sera-t-elle ici ? ».
-« Demain ! Mais les romains sont à quelques jours en arrière. J’ai bien fait de partir au plus vite en les laissant finir de se regrouper. »
-« Nous marcherons sans Rome ! » conclut Amilcar Barca.



Rives de la rivière Sapis. – Terres des Sénons du Pô – Fin de l’été -244.

Le prince Gaïa et ses lieutenants observaient la ligne keltoï depuis une petite éminence, tentant de prendre la mesure de l’armée ennemie. Le prince restait silencieux, sachant que la tâche qui lui incombait dans le plan de bataille d’Amilcar & Narravas était certainement la plus périlleuse. Il triompherait ou il mourrait : il n’y avait, selon toute les apparences, pas d’autre alternative. La mort ne l’effrayait pas plus que ça : il avait participé à sa première bataille à douze ans, dans les rangs de la toute nouvelle Garde Royale déjà orpheline, sur les plaines de Tebessa pour venger l’assassinat de son père le roi Jugurtha ; il avait commandé la célèbre charge de Lepcis Magna qui avait enfoncé les rangs de l’orgueilleuse cavalerie égyptienne ; et aujourd’hui, alors qu’il venait de fêter son vingt-sixième anniversaire dans les bivouacs, les armées puniques et alliés avaient placé leurs meilleurs troupes sous son commandement.
Disciple, pupille même, du stratège Narravas depuis la mort de son père, il avait confiance en le plan du « Vieux Renard du Désert » et du chef carthaginois, mais en serait-il de même des hommes placés sous ordres qui ignoraient encore tout du rôle véritable qu’ils auraient à jouer.

« Il est temps de parler aux hommes, mon prince ». Même murmurée, la voix puissante du colosse Adherbal de Cirta, commandant de la Garde Royale et garde du corps attitré du prince, tira ce dernier de ses rêveries. Le prince hocha la tête et tourna bride pour faire revenir vers la ligne de sa cavalerie. Se faisant, il ne pu s’empêcher de s’émerveiller une nouvelle fois à la vue des troupes placées sous ses ordres. « As-tu déjà vu plus belle troupe, Adherbal ? », questionna le prince. « Pas même à Lepcis Magna, mon prince : je préfèrerais affronter seul les cataphractaires de Pharaon que de devoir me mesurer à ces gaillards là». Le prince Gaïa sourit, car effectivement il y avait de quoi faire trembler : devant lui, parfaitement formés sur deux lignes se trouvaient les régiments de cavalerie lourde de Carthage, les Trimarcisia sénons et, au centre de la ligne à la place d’honneur, la Garde Royale numide.

Près de 3.000 des meilleurs guerriers celtes, puniques et numides, tous bardés de fers et armés de longues lances dévastatrices, regardaient s’approcher le jeune prince qui les commanderaient. A l’exception des régiments puniques et numides qui avaient tissé des liens étroits lors de la campagne contre l’infâme Zalezlan, les autres régiments n’avaient encore jamais vraiment combattu ensemble, et nul ne savait à quoi s’attendre de guerriers si braves, mais également si fiers.

Chevauchant devant le front de cette troupe d’élite, toujours flanqué d’Adherbal, le prince Gaïa se dressa sur la peau de léopard qui lui servait de selle :
« Vous les meilleurs soldats du monde ! Vous avez été réunis ici ce jour pour briser une fois pour toute l’emprise du Keltorix sur l‘Italie, pour mettre fin définitivement à cette guerre. Et cette guerre ne prendra fin qu’avec la vie de Brennos ! Et aujourd’hui, c’est à nous qu’il revient de dispenser la colère des Dieux …
Vous connaissez tous le plan de bataille, vous savez tous la manière dont la cavalerie opérera un mouvement tournant de l’aile droite keltoï. Ce que vous ignorez encore, c’est que nous ne suivrons pas ce mouvement : sitôt que Brennos aura déporté son aile droite pour parer à la menace, nous autres, compagnons, nous foncerons dans la brèche, plongeant en plein cœur de la nuée keltoï. Nous renverserons tout ce que l’ennemi tentera de jeter sur notre route pour nous arrêter et nous irons frapper l’armée keltoï à sa tête : notre cible n’est nul autre que Brennos lui-même et sa suite, que nous passerons au fil de nos épées ! ».
Le choc se lit sur le visage des cavaliers : moins de 3 000 cavaliers s’enfonçant dans une masse de près de 100.000 hommes ! Galopant devant le front des troupes, le prince poursuit, haussant la voix :
« Battez-vous comme jamais vous ne vous êtes battu, mes frères, car les Dieux nous regardent. Ce soir, nous festoierons sur le cadavre de Brennos … ou à Leur table ! Quel plus beau destin que le notre ? Et s’il est quelques mécréants parmi vous que cette perspective n’enchante guère, sachez qu’Amilcar offre 10.000 shekels pour chacune des têtes de Brennos et son fils ! »
Laissant quelques instants à la clameur pour retomber, le prince poursuit, hurlant et brandissant sa lance :
« Debout! Debout, cavaliers d’Amilcar, de Juba, de Cumonar et de Cumborix! Les lances seront secouées! Les boucliers voleront en éclat! Une journée de l'épée! Une journée rouge avant que le soleil ne se couche! A mort ! »
D’un même geste, l’ensemble des cavaliers brandit sa lance, scandant en réponse : « A mort ! A mort ! ».

81 000 Keltoi (70 000 fantassins et 11 000 cavaliers) sont opposés à 80 000 alliés ou coalisés (21 000 cavaliers et 59 000 fantassins).

La bataille commença par l’avancée de l’infanterie alliée. Les masses de fer de Brennos se portèrent à sa rencontre. Une nouvelle fois le choc fut terrible…
La ligne de bataille ondulait au gré des poussées de chaque mur de boucliers. Les hommes tombaient, dans une odeur de sueur, de sang et d’urine.
Morts et blessés étaient piétinés ou formaient, aux endroits où se tenaient les combats les plus acharnés, de véritables murs.
La puissance et le nombre de l’infanterie du Keltorix commença à repousser vers le fleuve les fantassins alliés des armées carthaginoises.
Amilcar fit alors donner ses phalanges puniques qui rétablirent la situation.

Narravas lança, alors, sa cavalerie. Celle-ci balaya les Scythes, fort peu combatifs et fort peu nombreux puis commença à envelopper l’armée Keltoi.
Brennos ne put faire autrement que de faire charger ses Trimarcisia. Celles-ci bousculèrent les légers cavaliers Numides mais étira le front de l’armée Keltoi.
Le Prince Gaia ; hurlant le cri de guerre ancestral de son clan lança ses lourds escadrons. Ceux-ci s’engouffrèrent dans la brèche en bousculant les unités d’infanterie qui tentaient de leur barrer le passage.
-« Ils viennent à toi Keltorix », s’inquiéta Céréthrios, le Ver Cingétorix. Il venait d’apprendre le débouché depuis Ravenna d’une force punique sur ses arrières et avait du envoyer en arrière ses propres ambacts pour contenir ces importuns.
-« Les Dieux nous envoient une épreuve ! Ne les décevons pas ! » rugit Brennos en levant sa lourde épée.
Ses Ambacts et les Ambacts de Fer, vétérans de toutes les campagnes, supérieurement équipés et sans rivaux dans la guerre, lui répondirent !
« Esus ! A la mort !! ». En écho aux cris de « Mort ! Mort ! » que l’on entendait venant de la pointe que menait le prince Gaia droit sur eux.
D’un pas tranquille, boucliers contre boucliers, les Ambacts entrèrent avec allégresse dans la bataille.
Nul ne se souvient d’un plus terrible choc que celui-ci ! Cavaliers puniques et Numides, fantassins d’airain de Brennos, tous étaient possédés par les Dieux de la guerre !
Au premier rang, le prince Gaia aperçu le Keltorix, debout sur son char qui abattait lourdement son épée en invoquant ses Dieux !
Le prince numide affermit son javelot dans sa main et le lança. Son jet fut d’une précision merveilleuse. Mais le Keltorix avait brandit son bouclier qui reçu le projectile. Brennos brisa la hampe du javelot avec son épée en riant !
Puis il indiqua Gaia à son conducteur de char et fonça sur lui ! Le prince talonna sa monture qui fila à la rencontre du char de guerre.
Gaia se pencha pour éviter le terrible moulinet du Celte et tenta une frappe d’estoc. Il rencontra de nouveau le large bouclier du Keltorix.
Puis le flux de la bataille les sépara…

L’armée celte se battait avec fureur mais sa position, débordé par sa droite et quasi séparée en deux par l’offensive de Narravas et de Gaia, devenait intenable.
Derrière les cavaliers alliés s’avançaient les réserves de la Ligue de Kyrnos. Les Romains ne seraient là que le soir et Amilcar avait du réorganiser son dispositif.
La masse des Celtes d’Italie s’avançait au cœur du dispositif du Keltobrogos quand, soudain, un flottement se produisit.
Menés par Véporoudos, Hurlant « Esudunum ! » sur son char, les Boiens d’Italie et quelques centaines d’autres Cenomanii et Sénons retournèrent leurs armes contre l’armée alliée.
Plantée sur la lance qui ornait le char de Veporoudos, la tête de Drochaitus, Rix des Boiens de Flesina contemplait la scène avec des yeux révulsés et étonnés…

Ce retournement causa une grave crise au sein de l’armée d’Amilcar. Les dernières réserves, Sistinos à leur tête, furent engagées, tandis que Gaia et Narravas détachaient plusieurs unités en renforts.
La situation fut rétablie mais ce répit avait permis aux Keltoï de reformer leur dispositif.

Ils quittèrent, en ordre, le champ d’honneur.
Quelques jours plus tard, Brennos retraversait le Padus. Il gardait la Vénetie. La campagne de -244 était terminée…
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