-268 Le Désastre de Tarraco (Ab 2)
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]En cette année - 268, le Roi Pyrrhus Ier se fit le champion de l'Hellénisme et décida de porter la gloire de celui ci jusque sur les côtes d'Ibérie où les cités, jadis indépendantes et grecques de Rosas et Sagonte étaient maintenant entrées dans d'autres sphères d'influence...
Au milieu de l'été -268, la flotte épirote, forte de 50 navires de guerre et d'autant de transport, appareilla depuis Arta, avec à son bord le Roi en personne.
Si ce dernier n'emmenait pas avec lui ses précieux pachydermes il avait mobilisé une bonne partie de son armée. Ainsi on pouvait dénombrer : 5000 phallangistes, 500 phallangistes de la garde royale, 700 peltastes, 1000 agemas et 1500 cavaliers.
Arborant en tête de mats des rameaux d'oliviers en signe de paix, la flotte cingla vers l'ouest. Vers l'Ibérie.
Sortir de l'Adriatique puis passer au large de la Sicile puis de Carthage ne causa aucun problème.
Les rares navires rencontrés s'approchant pacifiquement ou passant leur chemin.
Le Roi Pyrrhus voulait créer une colonie épirote en Ibérie. Elle serait érigée sur des terres n'appartenant ni à des grecs, ni à Carthage, ni à Rome et se nommerait Nouvelle Arta.
Après plusieurs semaines de navigation, la flotte jeta l'ancre au large des côtes sud est de la péninsule Ibérique, en face de la cité Illergètes de Tarraco.
Les opérations de débarquement se déroulèrent rapidement et sans encombres.
Une fois le camp de base érigé, l'armée se préparait à marcher sur Tarraco qui serait sa première conquête et son centre principal pour les opérations futures.
C'est à ce moment là que se présenta un chef Illergètes accompagné de ses gardes. Envoyé par le Roi des Illergètes, Bardicos, il ordonnait aux Epirotes de repartir sur le champ s'ils ne voulait pas que la terre qu'ils foulaient ne soit leur tombeau.
Le Roi Pyrrhus ne préta qu'à peine attention aux propos de l'émissaire et lui fit part de ses conditions ; Soumission ou destruction !
Les avants gardes épirotes se mirent en marche et le siège fut mis devant Tarraco. Bien défendue, la place n'en semblait pas moins condamnée tant la science militaire et l'art de la poliorcétique du roi
Pyrrhus étaient grandes.
Pourtant, avec une énergie indomptable les guerriers Illergètes tenaient déja depuis 2 semaines quand arriva sur la côte une galère portant un émissaire Carthaginois. Ce dernier fut conduit devant le Roi
Pyrrhus.
Il le supplia de se retirer car Carthage étant allié des Illergètes serait, sinon, obligée de lui déclarer la guerre. Ce que le sénat de Carthage ne souhaitait pas.
Le Roi Pyrrhus fit part de ses conditions. Que Carthage rende son indépendance à Rosas et lève le blocus devant Sagonte. Sinon ce serait la guerre et lui, Pyrrhus, ne la craignait pas !
"Les Dieux sont témoins de ton intransigeance, Roi d'Epire. Puissent ils êtres cléments avec toi dans les jours à venir" tonna lugubrement l'envoyé de carthage en prenant congé...
L'émissaire carthaginois n'était pas sans ignorer, sans doute, la tempête qui se préparait à déferler sur l'armée du roi d'Epire.
En effet, à quelques jours de Tarraco, le roi Bardicos avait rassemblé, pour des raisons totalement étrangères à ce débarquement épirote inattendu, l'assemblée des clans Illergètes et chaque chef du pays Illergètes était venu avec ses meilleurs guerriers. Ils étaient plus de 30 000 ! Et leurs Dieux savaient qu'ils étaient les meilleurs d'Ibérie !
Bardicos marcha sans attendre sur Pyrrhus et, quelques jours plus tard, les collines entourant Tarraco se couvrirent de guerriers !
Dans les bivouacs épirotes les trompes de guerre sonnèrent et les tambours battirent tandis que, dans un ordre impeccable l'armée d'Epire sortait de son camp et se déployait en ordre de bataille. Un faible
contingent face à la cité et la Phalange marchant d'un pas pesant au son des flutes en direction de l'ennemi.
Le Roi Pyrrhus, brillant comme Appolon dans son armure royale, consulta les oracles. Ceux ci étaient néfastes !
"Qu'importe ! Mon ancètre Achille ne les écoutait pas ! Je ferais de même !!".
Il aurait pourtant du...
L'armée d'Epire combattit vaillament et avec tout le professionnalisme que l'on pouvait en attendre.
La Phalange bouscula le centre ennemi tandis que la cavalerie chargeait sur le flanc droit, menée par Pyrrhus en personne, traditionnellement. Et victorieusement mais sans êtres décisive, l'aile gauche Illergètes ayant reculée mais sans se désunir.
Mais Bardicos savait qu'il ne tiendrait pas face à la phalange. Aussi quand ses guerriers, bousculés au centre, perdirent pied, il lança la moitié de son armée qu'il avait placé sur sa droite contre le flanc
gauche de Pyrrhus.
les 700 Peltastes couvraient ce flanc. Ils furent balayés par la charge de 15 000 Epirotes !
La Phalange fut alors prise de flanc et se désintégra.
Revenu de sa victoire sur son aile droite, Pyrrhus avec énergie fit donner son Agéma et les phalangistes de sa garde. Mais ils étaient trop peu... Moins de 4 000 contre plus de 25 000 guerriers ivres de leur premiers succès.
L'Agéma et la cavalerie du Roi Pyrrhus combattirent jusqu'au dernier !
Les Illergètes laissèrent un nombre incalculable des leurs sur le champ de bataille.
Mais, alors que le char d'Appolon disparaissait à l'horizon, l'armée d'Epire avait cessée d'exister.
Malgré ses exhortations et sa volonté de mourir à la tête de ses troupes, le roi Pyrrhus fut emmené par ses gardes du corps loin du champ de bataille.
La route de la côte et donc de la flotte était coupée par la sortie de la garnison de Tarraco... Ne restait que la solution de marché vers le levant en évitant les partis de cavaliers Illergètes qui pourchassait les quelques épirotes qui avaient pu fuir le champ de bataille.
L'émissaire carthaginois l'avait souhaité et les Dieux l'entendirent.
Ils furent cléments pour le roi vaincu. Ce dernier pu quitter les terres Illergètes puis, passa les montagnes des Pyrénées, voyagea incognito dans les terres des Volsques Tectosages et Arécomiques, franchit le Rhône et traversa les terres des Celtes Cavarres puis des Sallauviens avant d'atteindre Massilia où, enfin, il se fit connaître.
Grâce à une galère rapide que les Phocéens mirent à sa disposition il put, après près de 3 mois d'errances, revenir à Arta.
Arta où la nouvelle du désastre l'avait précédé depuis bien longtemps.
Son fils Alexandre était déjà prêt à monter sur le trône dès le deuil fini.
Arta, comme le royaume bruissait déja des échos des conflits de successions. Heureusement, le retour du roi d'Epire ramena le calme en même temps que les élites et le royaume se montrait soulagés de son
retour quasiment inespéré...
Il lui fallait maintenant se relever de ce désastre. Car, à peine revenu à Arta, le Roi Pyrrhus apprit une autre funeste nouvelle...
Quelques jours après la défaite de Tarraco et alors que son commandant se refusait à croire la terrible nouvelle de la défaite du Roi, la flotte carthaginoise d'Ibérie fut signalée par les vigies.
Refusant de céder à la demande de l'Amiral punique, qui venait en aide à ses alliés et offrait aux navires d'Epire de se replier, les bâtiments de l'armée navale d'Epire furent détruits ou capturés
lors de la bataille navale qui avait suivit ce refus.
Quelques jours après le désastre de Tarraco...
Tous cléments qu'ils fussent avec lui, les Dieux avaient étés terribles pour l'Epire !!