La mora d'Herakles avait terminée son épuisante oktonyktia. Les octades. Plus de douze cents Homoioi, armés de pied en cap et suivis d'autant d'hilotes et de servants s'étaient entrainés dans l'obscurité de quatre nuits, dormant le jour dans leurs bivouacs en plein soleil, avant, pendant les quatre jours et trois nuits suivants de poursuivrent leurs manoeuvres sans jamais cesser.
Chaque hoplite, entièrement équipé, c'est à dire portant près d'un talent d'armure et d'armes s'était livré à des assauts sur des pentes rocailleuses ou des plaines arides avant de tomber d'épuisement.
Pourtant, surmontant son épuisement, Alcamène, fils du roi Agiades Téléclus se rendit au petit temple dédié à Hérakles, ancêtre de sa lignée.
Enfin. Alcamène avait été admis dans la phalange. Promachoi. Au premier rang, comme tous les plus jeunes guerriers de Sparte. Il avait 19 printemps. Son temps d'Irène était terminé. Homoioi, il entendait bien faire partie des Hippéis, l'élite de l'élite spartiate. Puis, un jour, roi Agiades de Sparte.
Il offrit à Herakles ses cnéides de bronze. " Fasses que je sois vaillant quand viendra mon tour d'affronter l'othismos"
Alcamène faisait référence au premier choc frontal qui survient au début de chaque mélée, moment décisif de la bataille.
Puis le prince leva son hoplo de bronze devant lui en position de combat. Le regard tourné vers le soleil couchant de ce huitième jour. Face au crépuscule il déclama le serment de l'Hoplite de Sparte.
"Ceci est mon bouclier.
Je le porte devant moi dans la bataille.
Mais il n'appartient pas qu'à moi.
Il protège mon frère à ma gauche.
Il protège ma Cité.
Je ne laisserai jamais mon frère,
ni ma cité
Hors de sa protection.
Je mourrai mon bouclier devant moi,
face à l'ennemi.
Et je ne reviendrais à Sparte qu'ainsi,
Ou ma dépouille sur mon bouclier".