-260 L'Aguelid est mort ! Vive l'Aguelid !!
Quel choc se fut à Carthage d'apprendre le meurtre affreux du Grand Roi Jugurtha. Le brigand Zelazlan avait depuis longtemps préparé son affaire et il fut bientôt certain que le meurtre du roi était depuis des années en préparation.
Il aura suffit d'un esclave dévoué, depuis des années installé dans l'entourage du roi, et d'un poignard habilement caché dans les plis des tentes.
Le jeune Juba, bien qu'ayant eu 16 ans depuis 3 mois seulement, reçut la nouvelle, comme il sied à un roi. Digne, réservé, grave, il resta débout, alors que le premier suffète lui-même vint lui annoncer la triste nouvelle et détailla au jeune prince les détails de ce sordide événement.
Il ne fallait pas tarder. Les guerriers demandaient le prix du sang et devaient savoir qu'un roi avait été sacré et que la continuité dynastique était assurée. Le premier suffète le savait et mesurait l'urgence de l'action. Or donc, Annon, regardant Juba, le questionna:
Annon: Juba, as-tu du cœur ?
Juba: Tout autre que le premier suffète l'éprouverait sur l'heure.
Annon: Agréable colère, digne ressentiment à notre colère bien doux. Je reconnais le sang de Jugurtha à ce noble courroux. Ma jeunesse revit à cette ardeur si prompte. Viens, fils de Jugurtha, viens, sang de Jugurtha, viens réparer cette honte et la venger.
Juba: Comment ?
Annon: En épousant le trône affermi tant de fois par ce père qu'une si cruelle fin frappe aujourd'hui;
Juba: Qu'il en soit ainsi et que trépasse si je faiblis.
Annon, frappé par la détermination de ce jeune numide, à peine sorti de l'enfance en eu une grande joie et un grand trouble. De si grandes responsabilités sur de si jeunes épaules.
Chassant cependant ces noires pensées, il frappa dans ses mains pour appeler son chambellan: Demain, le roi Juba premier sera couronné. Fais apprêter et sacrifier, demain devra rester dans l'Histoire.
Retenant le Grand Suffère, le jeune prince Juba se redresse:
Juba: Rappelez votre chambellan, Grand Suffète: il n'y aura de sacrifice que celui de l'assassin de mon père, et il n'y aura de couronnement que lorsque celui qui arma son bras aura la tête séparée des épaules.
Annon: Prince ...
Juba: Demain, je chevaucherais pour rejoindre l'armée de feu mon père, et combatterait aux côtés de mes frères pour le venger. J'obtiendrais ma couronne sur le champ de bataille, pas du fait d'un assassin
Annon: Noble projet, prince, mais les Massaesylli ont beoin d'un Roi.
Juba: Pas seulement les Massaesylli, Grand Suffète, ce sont tous les Numides qui ont enfin besoin d'un Roi. Par ce geste abject, Zelazlan a définitivement prouvé qu'il est indigne du titre qu'il s'attribue et du peuple qui vit sous son joug.