-277 Mort d'ANTIGONE II GONATAS en Bythinie
"Pleurez fils d'Hellas, les meilleurs d'entre nous succomberons les premiers..."
Ce ne fut qu'une rumeur mais, las, elle fut bien vite confirmée...
Antigone II, l"Jason de notre temps" , comme beaucoup de poêtes le surnommait, n'était plus. Soudainement et traitreusement tombé en Bythinie...
Transitant par la Carie puis traversant, au grand dam du Roi Attale les
terres de Pergame, une formidable armée de 20 000 vétérans menée par le
Prince Antigone II Gonatas arriva en Bythinie au printemps, mandée par le prince
Zipoïtes. Ce dernier, frère du roi Nicomède Ier était aussi son grand
rival et avait pris les armes contre lui depuis quelques années...
L'arrivée des Pahlanges antigonides changea brusquement la donne...
Tandis que la puissante flotte Antigonide patrouillait l'Hellespont et
harcelait les côtes de Bythinie, Antigone II et Zipoïtes, leurs forces
réunies marchèrent droit sur Nicée.
Là, le Roi Nicomède avait rassemblé ses fidèles.
A l'arrivée des alliés, Nicomède leur envoya une ambassade. Les
pourparlers durèrent plusieurs jours puis, finalement, un accord fut
conclut.
Nicomède, du vivant de son frère Zipoïtes, s'engageait à renoncer au
trône de Bythinie. Antigone II Gonatas devenait le Conseiller et chef
des armées du Roi Zipoïtes.
Pour célébrer la concorde retrouvée de grandes célébrations eurent
lieu. C'est au cours du dernier banquet que survint ce que tous allait
désormais appeler "Le festin noir".
Le nouveau roi Zipoïtes venait de lever son hanap à la gloire de Zeus
quant il s'effondra soudain, pris de vomissements et de tremblements et
cessa soudainement de respirer !
Dans le chaos ambiant, on entendit plusieurs voies s'écrier "Ils l'ont
empoisonnés ! Sus à Antigones et ses séides ! Tue ! Tue !", les
Argyrapsides de la garde royale de Bythinie se ruèrent alors sur
Antigone II et les officiers qui l'accompagnait.
En quelques minutes,
celui qui portait tant d'espoir fut occis et bientôt couché à côté du
cadavre de son ancien allié feu le Roi Zipoïtes.
Nicomède pleura la mort de son frère et blama la rage aveugle des argyrapsides, éleva des buchers funéraires et quelques jours plus tard,
ceignit de nouveau la couronne de Bythinie, puisqu'il avait promis de
ne renoncer à celle ci que du vivant de son frère... Lequel n'avait pas
d'héritier !
L'armée d'Antigone, privée de son chef charismatique et adoré et
circonvenue par les agents de Nicomède se dispersa en unités plus ou
moins nombreuses...
Plus de 5 000 des vétérans d'Antigone ont rejoint l'armée de Bythinie
qui s'est ainsi singulièrement renforcée. La majorité des chefs ont
menés leurs unités jusque sur la côte ou la flotte qui n'avait pas
encore appris la nouvelle, les embarqua pour les ramener dans leurs
bases d'Eubée et des Sporades nord.
Les lieutenants d'Antigone se déchirèrent quelque temps mais finirent
par se regrouper sous deux principaux stratèges, jaloux et méfiants
l'un de l'autre. Andromaque et Dioclos de Skropelos.
Ceux ci, tout rivaux qu'ils fussent, eurent l'intelligence de ne pas
entrer en conflit ouvert et se séparèrent, chacun contrôlant un des
anciens bastions d'Antigone II Gonatas.
Andromaque restait à Eubée, controlant la forteresse de Chalcide, la
moitié de la flotte (100 navires de combat) et 20 000 Hommes. Dioclos
de Skropelos s'était adjugé les Sporades nord, comptant sur sa flotte
de 100 unités et ses 13 500 Hommes pour lui permettre d'y régner en
maître incontesté !
Dans toute la Grèce on pleura le vaillant Antigone II Gonatas, fils de Démétrios Poliorcète et petit fils du grand Antigone...
Le Roi Nicomède fit ériger en son honneur, à Nicée, un fabuleux tombeau recouvert d'or ainsi qu'un temple dédié à Zeus qui "avait foudroyé de sa divine colère mon orgueilleux frère.et son ambition..."