Au Temps des Diadoques
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Au Temps des Diadoques

Un temps où la guerre ravage le monde, Un temps où des hommes se déchirent pour le pouvoir, Un temps où des hommes luttent pour l'immortalité, mais aussi un temps de gloire et de triomphes, C'est le Temps des Diadoques
 
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 [AB2] (-245) - Nouvelles d'Etolie...

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Olympos
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Olympos


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MessageSujet: [AB2] (-245) - Nouvelles d'Etolie...   [AB2] (-245) - Nouvelles d'Etolie... EmptyDim 2 Sep - 7:52

-245 Nouvelles d'Etolie...

Phocide - Premiers jours de l'été -245 :

Les guetteurs placés aux abords de l'Oracle de Delphes, au pied du Mont Parnasse, avaient repéré la petite troupe de cavaliers depuis un bon moment déjà. Il s’agissait de cavaliers macédoniens et la petite ville qui dormait encore, au pied de la Pythie, allait être réveillée en sursaut par cette nouvelle.
Néanmoins les gymnètes affectés à l'avant postegardaient leur calme : ces patrouilles étaient plus fréquentes depuis le début de l’été et les cavaliers aujourd’hui étaient peu nombreux. A un stade de la porte, ils jetèrent à terre un homme et un grand sac. L’homme, un vieillard, se releva avec peine, ramassa le sac qu’il traîna jusqu’aux gymnètes.
« Asile ! », murmura-t-il, « Asile pour le Conseil de la ligue étolienne et leur serviteur Andonios »... Les gardes se regardèrent : l’homme était seul et s’il était possible qu’il soit le serviteur dont il parlait, nulle trace du Conseil de la ligue étolienne.
« Passe ton chemin, vieux fou. Il y a pas plus de membres du Conseil étolien ici que d’hommes d’honneur à la cour de Pella. File avant que l’on te fasse bastonner ». Cette boutade provoqua l’hilarité chez ses compagnons mais laissa l’homme sans réaction.

« Pourtant, ils sont tous là », continua le vieil homme. Lentement il défit le lacet qui fermait le grand sac qu’il traînait derrière lui, au moment où il le tendait vers le garde le plus proche, le sac lui échappa et les têtes ensanglantées des membres du Conseil de la ligue étolienne roulèrent à terre aux pieds des gardes. Andonios fut pris d’un terrible sanglot tandis qu’il essayait de rassemblait sa macabre cargaison : « Pauvres Maîtres, pardonnez moi.... ».

Passée la stupeur, les gardes firent appeler le stratège Nicias qui se trouvait toujours à Delphes. Il reconnut dans les visages figés par la mort des hommes qu’il avait croisé l’année dernière quand son armée était repartie de Prevezza et avait fait halte à Thermo.
Andonios avait pris un peu de repos, quand on lui avait assuré que l’on prendrait soin de ses Maîtres... Maintenant, Nicias voulait l’entendre car il ne comprenait pas comment on en était arrivé là... du moins, aussi vite. Aux dernières nouvelles Thermo tenait bon devant les tours d’assaut macédoniennes.
« - Approche vieil homme, prend cette coupe et conte moi ce qu’il s’est passé ».
« - Grand stratège... Je ne sais par où commencer mon récit... Et bien, tu sais sans doute qu’au printemps les armées de Macédoine et de Pergame sont venues assiéger Thermo ?
« - Oui, nous le savons... et Aratos était venu vous défendre.... ». Andonios cracha son vin...
« - Aratos..... oui... Il était venu nous défendre. Son armée s’était déployée dans la plaine, sous la ville et avait refusé le combat quand il avait compris qu’il aurait à combattre à 4 contre 1, que ni Athènes ni Sparte ni la Séleucie ne viendrait nous sauver...
- Vieux fou ! Garde tes remarques pour toi... Que comprends-tu à la politique ? Poursuis ton récit et garde tes commentaires pour toi à l’avenir.
- Comme tu le voudras grand stratège... Aratos donc avait eu vent de l’arrivée de renforts macédoniens... Ses cavaliers en reconnaissance à l’est avaient essuyé de lourdes pertes face à de Kataphraktoï arméniens...
- Des arméniens ? Par Zeus, comment ont-ils osé...
- Cesse de m’interrompre, veux-tu, Stratégos ? Des mercenaires comme nous l’avons appris plus tard... envoyés par le Roi d’Arménie et soldés par la macédoine. Bon, Aratos avait donc décidé de faire rentrer son armée dans la ville déjà saturée des populations des campagnes avoisinantes. Les macédoniens et leurs alliés s’installèrent dans la plaine. Des armées immenses... à perte de vue. La situation était sans issue et quand nous avons vu se dresser non pas une mais deux hellépolis, nous savions que notre sort été scellé... »
Le vieil homme s’interrompit et garda le silence un moment, il vida sa coupe tranquillement. Nicias avait entendu Chrémonidès raconter l’assaut de cette machine infernale contre Prevezza... les catapultes au sommet, lançant leur charges mortelles, les traits qui fusent de ses flancs et le sentiment d’impuissance des défenseurs dont les armes ne semblent pas avoir prise sur l’engin

« - Je ne suis pas un homme de guerre, grand stratège. Je ne suis qu’un vieux métèque qui a servi toute sa vie les membres du Conseil étolien... Les macédoniens nous ont fait vivre un enfer : les assauts étaient incessants, le jour, la nuit... Leur armée innombrable leur permettait d’attaquer sans relâche, vague après vague... Les pires étaient les guerriers keltoï... Des géants qui montaient les rampes d’assaut en chantant ! Au fil des jours, Aratos se fermaient... Les réunions avec le Conseil dégénéraient fréquemment. Il leur reprochait leur alliance avec les autres ligues grecques et l’adhésion contre nature à la ligue du « Satrape d’Asie, Antiochos » comme il l’appelait...... Avec le recul, je pense que cela s’est passé le dernier jour du printemps...
- Quoi, vieil homme ? Tu vas trop vite que s’est-il passé ? »
Andonios fixait un point et semblait reparti à Thermo... Il reprit sans se soucier de l’interruption de Nicias :

« - Oui, comme s’il vous avait attendu jusque là... J’imagine que le premier contact aura été pris lors d’une sortie de nos hommes cherchés du ravitaillement... » Très vite, la tête tourna à Nicias, un voile noir tomba, il savait où Andonios allait en venir... La trahison.........
« - Toujours est-il qu’avec l’été, les assauts s’espacèrent et firent beaucoup moins de victimes. Les vivres aussi semblaient revenir dans la cité : le peuple espérait, le Conseil voyait son acharnement récompensé... Nous étions tous fous et aveugles. Trois jours passèrent. Le matin du troisième jour, la ville était en effervescence : les portes de la ville avaient été ouvertes... mais les macédoniens n’attaquaient pas. L’armée contrôlaient toutes les places, jusqu’au palais où Aratos fit son entrée dès que le char d’Apollon commença sa course dans le ciel. Entouré de sa garde d’hoplites de Doride, Aratos exigea une réunion extraordinaire du Conseil. Les cinq membres furent sortis de leur lit sans ménagement, même le très âgé Karamenlis fut traîné aux pieds du stratège de la ligue. En tant que serviteur des conseillers, on m’avait fait venir également. Les yeux d’Aratos jetaient des éclairs et la présence des hoplites ne laissait guère d’espoir aux conseillers...
Il fut direct : « Membres du haut Conseil, vous avez mené la ligue à la ruine ! Votre trahison originelle contre Cratère de Macédoine a fortement déçu les Dieux qui ne cessent, depuis deux ans de favoriser nos ennemis. Vos alliances, avec les grecs infectés par l’ubris punique, puis cet hiver, votre soumission au potentat d’Antiochos ont fini de fâcher les dieux avec l’Etolie... L’oracle de Dodone a parlé cet hiver : Zeus par son grand prêtre a condamné le protectorat du séleucide, les signes étaient limpides : « Sans doute Alexandros roi de Macédoine devra protéger la Grèce contre son propre gré, car, même Hellène de race, le Satrape des Satrapes aura même ambition que Darius ou Xerxes »… » Aratos hurlait… « Et vous le saviez tous ! ! Vous nous envoyiez à une mort certaine, mes hommes et moi, pire, en agissant contre la volonté des Dieux, vous nous condamniez à errer sans jamais accéder au repos éternel. » Il repris son souffle un instant puis reprit très froid : « A compter d’aujourd’hui, vous êtes déchus de votre charge et j’assumerai seul la destinée de la ligue. Votre sort, vous le connaissez : c’est celui des traîtres, vous serez mis à mort ce midi. Gardes, emmenez les et faites venir l’émissaire du Roi de Macédoine… »
Mes maîtres ouvraient la bouche pour protester quand ils furent emmenés par les hoplites d’Aratos. Je restai interdit dans la pièce, tout étonné de ne pas avoir été moi aussi jeté au cachot. Aratos avait d’autres projets pour moi « Reste métèque », me lança-t-il menaçant.
(nota les articles « oubliés » sont :
- l’EtTout portait à croire qu’Aratos connaissait son interlocuteur… Ce dernier s’exprimait dans un grec avec un fort accent celte, il avait suivi la scène dans le vestibule. « Aratos, mon maître sera satisfait…
- Matthéofourbos, tu lui diras que j’ai agi pour le bien de l’Etolie…
- Je n’en doute pas…
- Alexandros sera mon hôte ce soir, tout sera prêt.
- Il sera honoré de ton invitation. » Et le petit homme tourna les talons.

Aratos donnait ses consignes et je pensais qu’il m’avait oublié quand il m’apostropha à nouveau : « Métèque… Je veux que tu sois le témoin de ce jour pour en informer le monde quand le moment sera venu… » Ces mots me firent comprendre que je resterai vivant et un poids s’enleva de ma poitrine. « Suis moi », me dit-il. Il approcha de la fenêtre du palais qui donnait sur une des places de la cité. L’armée avait rassemblé la grande majorité de la population. La foule restait indécise… entre crainte et colère. Aratos qui avait harangué ses troupes déjà à maintes reprises, excella dans son discours… Il fut convainquant, charmeur, lyrique… et sut mettre la population de son côté… Cette dernière, fut particulièrement soulagée quand il annonça que la ville ne serait ni pillée, ni réduite en esclavage et que seuls les biens des membres du conseil allaient être saisis…
A la fin de son discours, son nom fut longuement acclamé… tandis que le conseil fut conspué. Il conclut son discours par un tonitruant « Je vous ai compris ! ! ». D’un signe de sa part, les membres du conseil furent amenés des geôles du palais. Le silence succéda aux cris… L’affaire fut rapidement menée et les 5 membres furent décapités sans délai. La foule, électrisée par ce sacrifice pris en commun - ce sacrilège selon moi, témoin impuissant de cet assassinat – la foule donc repris ses vivats et ses acclamations en faveur d’Aratos…
A peine les têtes de mes Maîtres étaient-elles fichées sur des piques qu’une corne sonna à la porte de la ville. La foule se retourna et fut prise de stupeur en voyant s’avancer le jeune roi Alexandros II de Macédoine au milieu de son Basilike Ile Agema… Son armure rehaussée d’or éclatait dans le soleil de midi. A ses côtés, chevauchait « sa meute »de vieux stratèges, loups ou renards pour leurs partisans, « boucs et verrats », murmurai-je à leur vue… La foule s’écartait sur l’inquiétant équipage et s’inclinait respectueusement.
De l’intérieur du palais, j’entendais leur progression jusqu’à Aratos. La porte s’ouvrit et le roi de Macédoine se trouvait devant moi, Andonios… Aratos s’inclina avec respect : « Noble Roi, sois le bienvenu et reçoit de ma main la province d’Etolie et sa capitale Thermo…
- Redresse toi Aratos, fils de Théoclidos, aimé des Dieux… » Aratos se redressa et regarda le Roi en souriant.
« - Merci. Tu es trop bon avec moi.
- Non Aratos, je pense que tu es vraiment aimé des Dieux : tes actes de bravoure me sont comptés depuis deux ans, tu es un de mes plus vaillants adversaires et tu as montré encore ce printemps tout l’amour que tu as pour ton pays.
- Qui est désormais le tien, mon roi…
- Non pas Aratos. Nous avons décidé que la seule personne d’être digne de régner sur l’Etolie était… toi. » Aratos était abasourdi… J’appris plus tard qu’il ne s’attendait pas à telle proposition et qu’il avait seulement demandé la miséricorde du Roi macédonien pour la cité… J’ai assisté le soir au grand banquet offert par la ville en l’honneur des rois au cours duquel fut paraphé le traité de Thermo… Veux-tu en apprendre le contenu noble Nicias ? »
Le stratège athénien n’avait plus osé couper son interlocuteur depuis qu’il avait compris la défection de l’Etolie. Ce qu’il avait entendu par la suite était tellement extraordinaire qu’il n’avait rien trouvé à redire… Les conséquences allaient être très importantes pour le monde grec, à commencer par sa situation à Delphes ! « Oui… » bredouilla Nicias.
[i]« Très bien… Voici ce que j’ai pu comprendre :

- Au premier jour de l’été de la Iième année du roi Alxandros II de Macédoine est scellée la paix entre l’Etolie et le royaume de Macédoine et ses alliés de Pergame.
- Le Roi de Macédoine consacre Aratos, fils de Théoclidos, Roi d’Etolie sous le nom d’Aratos Ier
- Le Roi de Macédoine donnera comme épouse à Aratos sa sœur Démétria, princesse antigonide qui apportera en dot au royaume étolien la province d’Arcananie.
- Les deux royaumes ainsi unis dans le sang, se jurent éternelles fidélité, assistance et entraide.
Il me semble que d’autres articles ont été promulgués mais le vin et la fatigue m’ont fait oublié tous ces chiffres…

En revanche, la déclaration d’Aratos faite lors de la lecture de ce traité devrait t’intéresser…
« Moi, Aratos Ier, roi d’Etolie, déclare nulle et infondée l’adhésion de la ligue étolienne à la ligue dite Grecque du satrape Antiochos. L’Etolie rejoindra dès demain la ligue de Samothrace et combattra aux côtés des Macédoniens pour défendre la Grèce des invasions et influences extérieures ! »
Voilà ses mots… Dès le lendemain, Aratos me jetait sur la route avec mon macabre fardeau, escorté par les hippakontistaï macédoniens que vous avez aperçu. En quittant Thermo, tout semblait très calme, les armées avaient pratiquement toutes levé le camp, et… »« - Qu’as tu dit ? ? »
Nicias avait sursauté…
« - et bien que les armées avaient levé le camp, enfin, il y en avait nettement mois qu’avant la fin du printemps, et… »
« - Allons, sais tu où elles sont parties ? Depuis combien de temps ? ? Réponds moi !
« - Comme je te l’ai dit, je ne suis pas un guerrier… J’ai marché une bonne dizaine de jours. Mes geôliers riaient de me voir avancer si lentement…
« - En 10 jours, ils peuvent être loin… Cet été commence très mal….. »
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