| Au Temps des Diadoques Un temps où la guerre ravage le monde, Un temps où des hommes se déchirent pour le pouvoir, Un temps où des hommes luttent pour l'immortalité, mais aussi un temps de gloire et de triomphes, C'est le Temps des Diadoques |
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| [G&C] 1234 : La geste de Boleslas | |
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Corinthe Archonte
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| Sujet: [G&C] 1234 : La geste de Boleslas Sam 19 Mar - 15:48 | |
| La geste de Boleslas :
Le justicier luttant contre les brigands
Le vieil homme sentait ses épaules se vouter davantage à chaque pas. Les cailloux du chemin lui donnait l'impression d'être des aiguilles pénétrant profondement ses pieds. Tout n'était que douleur en lui. Mais il voulait continuer à marcher, depuis des heures, sans tenir compte de la fatigue et de la douleur, il continuait son long voyage.
Le village fortifié, dans la campagne isolée de Poznanie, résonnait des rires des enfants et des courses des jeunes filles dans le premier éclat de leur beauté. Le garde tentait d'échapper à ses visions douces et apaisantes pour se concentrer sur sa faction.
"Bah ! Il ne se passe jamais rien ici sauf la venue des colporteurs et des serviteurs de notre bon duc" pensait-il trop rêveusement.
La vision de la forme voûtée sur le chemin le surpris, le choqua lorsqu'elle s'effondra. Le vieil homme rapidement entouré des soins des villageois alertés par le garde délirait, dans sa bouche revenaient les mots de "maisons brûlées" "voleurs" enfants égorgés".
Les cavaliers lourdement armés jettaient des regards attentifs autour d'eux. "La traque est longue, mon seigneur" Boleslas ramena le poing sur sa forte poitrine. "Sigismond, je n'aurai de cesse de retrouver ses brigands. J'ai encore, comme si cette vision m'avait brûlée au fer rouge, l'image devant les yeux de cette masure où les corbeaux se délectaient du sang séché et où les jeunes filles..." La voix de Boleslas mourut dans sa gorge. Son regard étincelait d'un mélange de détermination et de colère.
Le pisteur revint à ce moment.
"Seigneur... La piste est fraiche : crotin de cheval fumant, branches cassées et même urine quasiment rouge de vin. Les brigands sont proches." Boleslas plissa la bouche en un sourire carnassier. Immédiatement, il émit des ordres combinant prudence dans l'approche et tactique de combat.
Les brigands ripaillaient. Nicolaus, leur chef, rotait de plaisir. Ils écumaient la forêt et pillaient à loisir, ne laissant après leur passage que les cicatrices et le feu. Il estimait avoir une belle vie pour un brigand. Pas besoin de travailler, hurler fort lui assurait une position de chef, et sa cruauté légendaire lui attirait même le respect et non le dégoût comme avec ses parents. Il cracha en pensant à eux. Il les avait tués depuis de nombreuses années déjà mais le souvenir de ces remontrances paternelles, des pleurs de sa mère... "Que meurent les faibles !" cracha-t-il encore.
La flèche sifflante l'atteignit en pleine gorge. D'autres volaient encore, tombant sur les hommes armés. Des ombres se mouvaient dans le champ de vision du mourant. Des Polonais guidés par un géant furieux plongeaient leurs épées dans le corps de ses compagnons. Lorsqu'une épée plongea dans son coeur, il entendit le rire du diable s'emparant de son âme...
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| | | Corinthe Archonte
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| Sujet: Re: [G&C] 1234 : La geste de Boleslas Sam 19 Mar - 15:49 | |
| Les cordes des sorcières.
On raconte que lors des chasses de brigands conduites par Boleslas le justicier...
Gertrude la Germanique vivait en marge des Polonais. Bien des années auparavant elle avait fuit au bras d'un beau jeune homme sa riche demeure allemande. Ses parents lui avaient appris à lire et écrire dans le dessein de la faire rentrer dans un riche monastère. Là, elle aurait pu devenir abbesse grâce à l'appui de sa famille. Au lieu de cela, séduite par le jeune homme, elle lui avit donné sa virginité et le coffre à bijoux de sa mère. Ils s'étaient ensuite enfuis en Pologne. Lorsque l'homme se lassa d'elle, il la délaissa au profit des bordels et des tavernes, et mourut, ivre et volé même ses vêtements, après une dernière rixe contre un certain Krzysztof qu'elle continuait de haïr...
Sans ressource et sans honneur, étrangère de surcroit, elle n'avait eu comme possibilité que de s'établir à l'orée de la forêt pour vivre des fruits sauvages. Mais, bientôt, vinrent des femmes lorsque les ténèbres s'épaississaient... Elles lui demandèrent des décoctions pour éviter la grossesse, puis de quoi oter la vie à leur amant volage, leur mari cruel... Gertrude écrivait sur une écorce qu'elle brûlait ensuite en chantant de tristes chants allemands. La Polonaise jetait des insultes à l'objet détruit par le feu. Pour cette imposture Gertrude recevait de l'argent. Le temps passa, et sa réputation de sorcière, ainsi que ses prix, grandirent avec l'usage d'objets maudits. De tous, la corde de pendu valait le plus grand prix.
Boleslas le justicier avait rapporté de ses expéditions contre le brigands une quinzaine d'hommes, malandrins coupables de meurtres et d'autres horribles méfaits. Le bourreau, son ami et amant à l'occasion, réservait les cordes pour elles.
Elle vint en ville, sur la grande place pour observer les bras puissants de son amant passer autour du cou des condamnés la corde épaisse. Sur le tréteau les malfaiteurs recevaient les huées des habitants. Leurs visages montraient de la frayeur pour les lâches, de l'arrogance pour les autres, aucun ne manifestait de repentir.
Soudain, Gertrude se mit à hurler. Prenant la serpette qui lui servait à cueillir les herbes magiques, elle se précipita sur le tréteau à la stupeur de tous. Avec une force prodigieuse elle enfonça la serpette dans le crâne du chef des malfaiteurs, Krzysztof le cruel.
L'histoire devint légende, et lorsque les brigands sont pendus en Grande-Pologne, beaucoup d'habitants se signent de peur de voir la sorcière Germanique revenir des enfers arracher yeux et cerveaux aux malandrins...
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| | | Corinthe Archonte
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| Sujet: Re: [G&C] 1234 : La geste de Boleslas Sam 19 Mar - 15:49 | |
| La geste de Boleslas :
Le sourire pourfendu du démon
Les flammes dévoraient la chair du supplicié. L'odeur de souffre entourant les flammes choquaient les villageois, pourtant à l'origine de l'incendie du cadavre. "Le démon" murmuraient-ils avec effroi !
Quelques jours auparavant les troupes de Boleslas le justicier encerclaient avec l'aide des milices villageoises le reduit servant de refuge aux brigands. Boleslas avait juré de ne cesser son action qu'à la mort des criminels, et depuis des nuits il poursuivait le pire des criminels, un Silésien tant réputé pour l'abomination de ses crimes qu'il portait le surnom de Démon... Avec Nicolaus le parricide et Kryzstof le tueur sorcier, ils formaient la bande des trois fléaux infestant la Poznanie.
L'éclaireur de Boleslas ne souriait pas. Comme les autres il portait en lui une détermination glacée pour anéantir les assassins. "Ce sont des laches, avait dit la veille de l'assaut le fils du duc à ses troupes, mais acculés ils se battront car ils savent qu'au-delà du trépas l'enfer les attend !" Il avait supplié sans succès Boleslas de le laisser prendre par au combat. "Ton savoir sera utile si nous devons traquer des fuyards. Aussi tu resteras en arrière" L'éclaireur et pisteur avait juré de tuer lui-même les fuyards, mais il savait qu'il n'en resterait aucun de vivant après cette bataille...
Les brigands, aussi nombreux qu'une petite armée, sévissaient dans la région puis se réfugiaient dans une clairière entre un lac et la forêt. C'était là leur erreur...
Dans l'aurore brûmeuse le rossignol chantait encore. Le brigand de faction de garde ne vit pas la lame avant qu'elle ne transperce sa gorge. Sa tentative de formuler des mots devint un gargotis infâme de crachats sanglants Un cri d'oiseau imité par le guerrier... Il prévenait que l'opération continuait sans les variantes prévues en cas d'alarme du camp. Les compagnons du guerrier parvinrent rapidement à ses côtés et avancèrent en rampant en direction d'une tente.
Des hurlements retentirent soudain de tout côité. Les cris s'élevaient, vite noyés dans le sang. Les brigands courraient, affolés, sans ordres. Sous la peur ils se combattirnt entre eux dans un tintamarre énorme ; cela avant de tomber sous la lame des guerriers avancant lentement, sans bruit, nettoyant méticuleusement dans leurs avancées toute présence ennemie.
Le demi-cercle autour du campement se resserait. Des hommes tirés du sommeil et demi-nus se précipitaient sur les guerriers de Poznanie, vétus d'acier ou de cuir. Les armes tranchaient des membres, taillaidaient des chairs, coupaient les artères vitales. Soudain l'aurore devint rouge sang. La panique s'empara des brigands prenant soudainement conscience que leur chef, le redoutable demon, avait été tué dans sa tente avant que le combat ne commence. Ils se ruèrent vers les chevaux et s'empalèrent sur les piques des Poznaniens. Ils tentèrent de rejoindre le rivage du lac et tombèrent sous les flèches enflammées tirées de barques lacustres... Le piège se refermait dans une clameur de victoire et de mort.
Les villageois au lendemain vinrent de loin pour voir ce qu'ils avaient naguère pensés impossible : le dernier des chefs brigands, l'invincible démon, baignant dans son sang noir, le visage tranché de part en part en un macabre sourire...
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| | | Corinthe Archonte
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| Sujet: Re: [G&C] 1234 : La geste de Boleslas Sam 19 Mar - 15:50 | |
| La geste de Boleslas
L'épée de Grande-Pologne
L'homme était agenouillé au pieds de la croix, les mains à plat sur son torse et la tête penchée avec humilité vers le sol. Une force surhumaine se dégageait de l'imposante carrure évoquant celle de son père, le géant duc de Grande-Pologne. Ce dernier porta une épée en sa direction et le frappa trois fois du plat de la lame avec elle : sur l'épaule droite, le sommet du crâne et l'épaule gauche. La blonde chevelure s'agita lorsqu'il se releva sur l'injonction de son père. Les deux géants se firent face, les yeux brillants.
"Par le pouvoir qui me vient de Nostre Seigneur et confié par nostre saint pontife successeur de saint Pierre, te voici vice maître de l'Ordre des chevaliers de l'Aigle blanc" En cet instant où coule le sang de nos martyrs en Sasnie tu nous rejoint, prêt à porter l'épée de justice là où il faut protéger, défendre et appliquer le droit et les hommes. Cette épée qui t'est confiée a été bénie par l'archevêque de Poznan. Dans son pommeau se trouve une relique sacrée. Puisse-t-elle t'enseigner à être toujours droit, à préférer la mort à une vie d'iniquité. Soit le premier des serviteurs des hommes que tu commandes, soit juste et saint, vice-maître Boleslas".
Les heurts des épées contre les boucliers saluèrent cette intronisation. Les chevaliers assemblés agirent avec gravité mais force. Leurs regards étincelaient de l'ardeur de la foi, de la conviction en la Justice de Dieu, de fidélité envers leur duc et grand-maître.
Lentement, les hommes quittèrent les rangs et se dirigèrent vers l'autel. Courbant la tête devant l'évêque, ils prirent ensuite l'hostie sacrée. Boleslas le fit le dernier, le coeur battant en recevant en lui le corps du Christ, lui qui se voulait désormais l'épée de Grande-Pologne.
L'humble repas qui suivit la cérémonie se fit en silence. Les chevaliers écoutant les paroles lues par un moine dans le réfectoire. "La cité de Dieu de saint-Augustin, songea Boleslas, ce livre contient le désir de créer un monde nouveau. J'agirais ainsi: je serais l'épée de Grande-Pologne, le tueur de brigands, le croisé ayant combattu avec l'Ordre teutonique, et aussi celui qui défendra les convertis de Sasnie des supplices des païens."
Fort de ces pensées, le nouveau vice-maître de l'Ordre des chevaliers de l'Aigle blanc demanda la bénédiction de son père, duc et maître pour rejoindre la croisade. L'épée ne pesant soudainement plus à son côté lorsqu'il reçut celle du saint évêque.
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| | | Corinthe Archonte
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| Sujet: Re: [G&C] 1234 : La geste de Boleslas Sam 19 Mar - 15:50 | |
| Les serments sanglants... (désastre de Legnica, 1242)
Le duc Boleslas regarda les larmes de sang sillonnant le visage de son père. Mort en preux chevalier pour défendre la chrétienté.
" Mon père, vous avez donné votre vie pour la défense de la Croix et la protection de la Grande-Pologne. En cet instant, par mes larmes et par votre sang, je fait serment de continuer de défendre ce que vous protégiez. Mais aussi de lutter pour honorer votre mémoire.
Les Silésiens ont refusé d'écouter les sages paroles de mon père sont également responsables de sa mort. Lui qui refusa de les abandonner, et ne cessa jusqu'au dernier moment de vouloir pérenniser la paix par des demandes formulées devant le roi de Hongrie et du Danemark, appuyées par des larmes en remontant jusqu'à l'impératrice, malgré les prières formulées par l'archevêque de Poznan et l'évêque d'Inowroclaw... Toutes refusées !
Monstres à visage quasi humains, meurtriers de justes et d'enfants. J'en fais le serment ici : les Mongols seront combattus jusqu'à la libération de la Pologne. Que tous les Polonais le sache : mon duché offre l'hospitalité à tous ceux qui n'ont plus rien : vivres et toit leur seront donnés en mon duché, car ainsi doit agir un chrétien.
Et si je dois mourrir dans l'accomplissement de ces tâches qu'il en soit ainsi: un chevalier chrétien ne doit vivre que pour la justice et l'avènement du royaume du Christ.
J'honore les martyrs de l'Ordre des chevaliers blancs dont je suis Maître. Que leurs corps soient transportés et inhumés dans la crypte de la nouvelle église de Piasts sur Warta autour du gisant à construire de mon père.
Ainsi parle et agit le nouveau duc de Grande-Pologne : Boleslas l'épée de Grande-Pologne. "
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| | | Corinthe Archonte
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| Sujet: Re: [G&C] 1234 : La geste de Boleslas Sam 19 Mar - 15:52 | |
| HJ : Je me permets de mettre aussi un rp de Lionel faisant suite à ceux de la geste de Boleslas.
RP :
Le Duc Boleslas était agenouillé. Environné de ses preux les plus fidèles. Nobles Prud'Hommes de l'Aigle Blanc. Sa voie s'était tue. Un épais silence régnait. Des cliquetis d'acier annoncèrent l'approche lente et respectueuse d'un groupe de fervêtus. Une puissante main gantée de mailles s'abbâtit sur l'épaule de Boleslas. La poigne serra fortement la plate d'acier du jeune duc. Puis, se glissant sous son aisselle le releva d'un geste ferme.
" Il n'est point séant que tu sois agenouillé devant moi, Duc de Grande Pologne". Le Duc Konrad planta son regard dans celui de son cousin et compagnon d'arme.
"Dieu m'est témoin que je n'eu point de plus fier et noble compagnon que ton Père. Je craignais l'arrogance des allemands et lui avait enjoint de quitter iceux pour nous rejoindre. Mais il voulut croire, jusqu'au bout que sa noble présence aménerait à la raison les germains. Et il est mat ! Devant le fléau monngol nous savions tous deux que la tenacité, la patience et la vaillance seraient nos meilleures armes. Vaillance n'est point présomption. "
Le Duc de Mazovie leva ses bras vers le ciel. "Maudits ! Soyez maudits ! Loups des steppes pour nous amener la mort et arrogants qui n'avez point daignés écouter mes appels ! Sur la dépouille de mon aimé cousin je jure que, au nom des Piasts, je n'aurais point de repos que les hordes mongoles ne soient chassées de Pologne. Et qu'icelle retrouve la paix. La Mazovie est toujours debout ! La Pologne est toujours vaillante."
Konrad prit par les épaules Boleslas qui lui faisait maintenant face. "Allons Noble Duc, il est temps pour l'Epée de Grande Pologne de se lever contre nos ennemis."
Les deux Ducs contemplaient le champ de bataille. Immense charnier sur lequel les valets d'armes et les paysans des levées s'activaient à enterrer les morts chrestiens. Le duc Ladislas serait ramené en sa bonne ville de Poznan, mais avant de s'attaquer à la grande tâche qui attendait les Piasts, il allait déja falloir sortir l'armée polonaise de la vaste plaine qui pouvait se transformer en guépier d'un instant à l'autre... | |
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