Au Temps des Diadoques
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Au Temps des Diadoques

Un temps où la guerre ravage le monde, Un temps où des hommes se déchirent pour le pouvoir, Un temps où des hommes luttent pour l'immortalité, mais aussi un temps de gloire et de triomphes, C'est le Temps des Diadoques
 
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 [AB2] (-244) - "Je brille parmi les Dieux"...

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Olympos
Dieu de l'Olympe
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Olympos


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MessageSujet: [AB2] (-244) - "Je brille parmi les Dieux"...   [AB2] (-244) - "Je brille parmi les Dieux"... EmptyDim 2 Sep - 8:03

Printemps -244 – Latium – Est de Rome – Gués du Tévère
-« Ave Imperator ! »
-« Ave Magister Equitium… » répondit d’un ton las l’Imperator Crassus.

Les deux armées principales de Rome venaient de se rejoindre. Sur les gués de Tèvère, à mi chemin de Réate et de la cité des sept collines.
-« Si Jupiter le veut, nous arrêterons les barbares puniques ici, Manius Otacinus Crassus .» Poursuivit le Magister Equitium Tibreius Corucanius Victor.
-« Jupiter ne semble pas favorable à Rome ces temps ci… » Continua le dictateur en ôtant son casque et en se passant la main sur son front dégarni, d’un geste fatigué.
-« Tu ne peux… » Commença Corucanius !
-« Oh que si je peux ! » tonna Crassus, comme réveillé. « Quels griefs nous reprochent donc les Dieux ?! Car ce sont eux qui ont donnés la victoire à Himilcon ! Un barbare que l’on ne connaissait même pas l’année passé et qui t’a battu, toi, Corucanius « Victor » (à dessein Crassus appuya sur le cognomen si mal assortit à son Magister Equitium) et moi, Crassus Imperator !
Là où j’avais fait jeu égal avec Amilcar Barca que je considère comme un fameux stratège, j’ai été écrasé…
Sans ta cavalerie et tes troupes légères, mes légions ont avancées. Puissantes. Invincibles. Les hordes Gauloises et Ibères pliaient déjà et leur dernière réserve, les boucliers noirs de la Ligue de Magon étaient déjà en ligne quand leurs cavaliers, leurs mercenaires Numides et Maures nous sont tombés dessus. Je ne sais pourquoi les légionnaires des ailes ont lâchés ! Quelle panique ! Quelle honte. Toutes nos pertes, près de 20 000 Hommes, ont étés causées dans la déroute !... »
Comme épuisé par cette évocation du désastre, le dictateur Crassus baissa la tête et le silence se fit.
Seulement troublé par une remarque de Corucanius, dont on ne savait si elle était sarcastique ou désabusée,:
-« Et c’est pourquoi tu as fait procéder à la décimation des VII et VIIIe légions. Celles qui ont faillies… » Évoquant ainsi l’exécution de un homme sur dix dans chacune des unités incriminées.
Et, tandis que les vélites de la XIV Légion, levée l’hiver dernier s’engageaient dans le lit du Tévère pour en piéger les gués, Tibérius Corucanius se demandait toujours pourquoi les Dieux avaient abandonnés les fils de la Louve…

Quand il fut évident, avant même la fin de l’hiver que les Puniques n’avaient laissés devant Rome que quelques vedettes, Crassus avaient immédiatement chassé celles-ci. Ses avants gardes avaient alors pu, enfin, s’avancer dans le nord et l’est du Latium.
Du moins dans ce qu’il restait du Latium… Partout le tableau était le même, Latifundia pillées et brûlés, villages désertés par la population affamée et qui se terrait pour ne pas être emmenée en esclavage.
Car si les Puniques et les Celtes avaient prélevés leur du et s’étaient nourris une bonne partie de l’hiver sur les riches terres latines, leurs ravages n’étaient rien en comparaison du fléau numide !
Pire qu’un nuage de sauterelles, les cavaliers de Narravas et de Gaia avaient pillé tout ce qui représentait une quelconque valeur et brûlé le reste, pour, sans doute, dans ces grands embrasements, oublier la froidure de l’hiver italien…

Malgré sa rage devant ces ravages, Crassus mena posément les opérations. Il s’agissait de pouvoir rejoindre son allié Brennos qui allait descendre du nord pour prendre les puniques dans un étau.
De toute évidence, l’ennemi avait évacué le Latium et les abords de Rome pour se concentrer plus loin au nord. Mais non sans laissé de fortes armées aux frontières sud de l’Etrurie et de l’Ombrie.
Aussi fut il ordonné à Tibérius Corucanius Victor de quitter Rome par le sud est et, par l’Ombrie de remonter dans le dos des puniques pour rejoindre Brennos.
Crassus marcherait alors par Réate en direction d’Asculum Picenium, bousculerait l’armée punique de Himilcon qui se trouvait en Ombrie et, une fois Brennos repéré par Corucanius, se joindrait à lui.

Avec toute la cavalerie et les troupes légères romaines et alliées, renforcés de la Iere et de la XIIe Légions, Corucanius Victor se porta sur Alba Fucentia et, ayant appris que Himilcon se tenait à Réate, résolu de tomber sur ses arrières entre Réate et Asculum Picenium.
Mais, prévenu par des traîtres Sammites, le jeune général carthaginois réagit de manière foudroyante. Abandonnant la passe de Réate et laissant le passage des Appenins dégarnit, il se porta à la rencontre de Corucanius.
Les deux armées se rencontrèrent près de Amitermum, l’ancienne cité des Sabins.
La bataille dura tout le jour. Corucanius lança ses légions sur le centre ennemi et le fit reculer. Mais il ne put le percer, sa cavalerie ayant été défaite par celle de l’ennemi et ses flancs étant menacés par les troupes légères dont Himilcon usait avec talent.
Au soir, le punique lança en avant la Garde de Magon et les Illergètes. Corucanius dut reculer puis se replier sur Alba Fucentia.

Laissant à peine ses hommes récupérer des fatigues de la bataille, Himilcon se retourna vers le nord. Il savait par ses éclaireurs que Crassus et sa lourde armée avait franchit les Appenins à Réate.
Il se porta donc sur Asculum Picenium.
Crassus avait avec lui 6 Légions, renforcées de 10 000 fantassins lourds alliés, étrusques ou grecs.
Himilcon ne disposait guère que de 25 000 H, mais, en utilisant habilement la forteresse d’Asculum Picenium pour se masquer, il manoeuvra Crassus et l’attira sur le terrain qu’il voulait.
Au matin du 27e jour du printemps, les légions de Manius Otacilus Crassus avançaient en rangs serrés sur l’ennemi. Pas un soldat de cette armée qui ne fut un fantassin lourd… La puissance de choc de Crassus était formidable.
Mais, Himilcon, à ce qu’en disait Crassus lui-même avait habilement tiré parti de son armée, de ses fantassins légers et de sa cavalerie….
Au soir plus de 20 000 Légionnaires et alliés gisaient sur le terrain, devant Asculum Picenium…
Déjà les rues de Rome s’agitaient, pensa Corucanius en regardant du coin de l’œil Crassus Imperator.
Les Dieux l’avaient ils abandonné ? Avaient ils abandonnés Rome ?....





Troisème jour Printemps -244 – Gués sur le Padus (le Pô) – Frontière entre les terres Cénomanii et Sénonnes d’Italie.

« Pitié seigneur ! », se tordant les mains de douleur, la jeune mère essayait de s’accrocher à son enfant. Les deux guerriers, vêtus de pantalons de cuir et de fourrures sales qui venaient de l’extraire des ruines fumantes de sa ferme éclatèrent d’un rire gras et s’invectivèrent mutuellement dans leur langage barbare.
Mais avec l’énergie de son désespoir, la femme leur échappa et, saisissant son jeune fils au passage courut se pendre à la jambe du cavalier qui se dressait à quelques mètres de là.
Implorante, elle levait des yeux désespérés vers celui qui semblait commander à ces fauves venus d’on ne savait quel enfer.
L’homme, dont la mise, ainsi que le harnachement de sa monture, indiquait un puissant personnage, baissa la tête vers la femme éplorée.
D’un geste familier, il lissa sa barbe en pointe et contempla la scène. Ses scythes qui emmenait déjà le bétail, la ferme qui flambait, les cadavres du père et du fils aîné, la tête dans la boue, les essaims de cavaliers des steppes qui galopaient de loi en loin en se livrant à leur activité favorite ; le pillage, la tuerie…
Logokos, Archonte de Olbia et général de l’armée Scythe du Keltorix, dévoila dans un rictus ses dents et son sourire de rapace.
Cette campagne à des milliers de stades du Borysthène lui plaisait de plus en plus. Pillages, batailles, poursuites ! Esclaves par milliers, Butin par chariots entiers ! Têtes ennemies en pyramides toujours plus hautes !
Pour autant, sous ses allures de roi nomade, le métis greco-Scythe s’était révélé le meilleur des chefs du Keltorix. Grâce à ses cavaliers, les masses d’airain Keltoi étaient toujours en avance sur l’ennemi. Toujours mieux renseignées et toujours victorieuses…
Après le Bardylis, Liburnia, Tarsatica, Padova et les terres Venetii, puis celles des Cenomanii et Felsina, capitale des Boiens d'Italie.
La gloire du Keltorix ne cessait de monter. Comme les territoires qui se donnaient à lui (les anciens ennemis Venetii, Cenomanii et Boiens ne marchaient ils pas en ce moment même sur Médiolanum la capitale des Insubres ?).
Comme le butin qui partait en longues files jusque sur les bords du Borysthène ou du Tyras ou encore vers la colline sacrée d’Esudunum.

D’un violent coup de pied, Logokos rejeta la femme, puis s’appuya des deux mains sur l’encolure de sa monture, tandis que les deux Scythes, qui avaient de nouveau saisis la malheureuse l’entraînait pour assouvir l’ancestral droit des vainqueurs…
Délaissé, le jeune enfant se mit à hurler. Logokos talonna sa monture sans plus s’en soucier.
Il venait, en effet, d’apercevoir plusieurs cavaliers d’un de ses Tümen jaillirent des collines boisées qui bordaient le Padus et ils n’allaient pas dans la bonne direction !
Car si nombre de ses hommes se livraient au pillage des riches terres sénnones, la plupart d’entre eux étaient partis en avant pour éclairer l’armée du Keltorix qui les suivait à moins d’une journée de marche.
Logokos darda son œil d’aigle des steppes en direction des cavaliers qui semblaient se replier vers le fleuve et les gués.
Plusieurs d’entre eux étaient blessés et se ruaient vers le passage encombré par les cavaliers qui finissaient la traversée et par les files de captifs et de charrois que l’on faisait déjà partir vers l’est.

Logkos emboucha son cor et en sortit une longue note.
Aussitôt, jaillirent d’un vallon voisin, plusieurs centaines de cavaliers. Ceux là n’étaient pas vêtus chichement comme les autres scythes. Il s’agissait de ses alliés et clients personnels. La fine fleur de la noblesse scythe du Borysthène. Ils portaient des armures d’écailles, de lourdes épées, de longues lances et, bien sur, le puissant arc à double courbure.

Tandis que ces centaures des steppes se déployaient autour de leur chef de guerre, d’autres cavaliers légers envoyés en avant continuaient de refluer, lâchant, parfois, derrière eux, quelques flèches.
Bientôt, une nuée de cavaliers à la peau sombre, montés à cru sur de petits chevaux et brandissant leurs javelots en hurlant, jaillit des collines boisées.
Il en venait de partout ! Comme vomis par les enfers ! Logokos fit avancer les aristocrates Scythes. Ces derniers lâchèrent plusieurs volées. Beaucoup de numides culbutèrent. Mais rien ne semblait pouvoir endiguer le flot des assaillants.
Logokos, sourit en lissant sa barbe. Cette journée était finalement plus intéressante qu’il ne l’espérait !
Il déroba ses cavaliers et les rallia un peu en arrière, ses tümens de cavaliers plus légers se regroupant derrière lui.
Au commandement de leurs chefs tribaux, les Scythes lâchaient implacablement leurs traits, fauchant les cavaliers africains comme le seigle que l’on apercevait dans les champs voisins.

Pourtant, après chaque volée, la caracole numide se rapprochait de la ligne des scythes. Bientôt ils furent à portée de javelots ! Et ils savaient en user avec une précision meurtrière, chaque vague de cavaliers se dérobant avec un maîtrise parfaite après chaque salve, aussitôt suivit d’une autre vague.
Les Scythes, pour la première fois, commençaient à échanger des regards étonnés. Et bientôt inquiets. Car la marée les dépassait maintenant sur les flancs et Logokos dut faire opérer plusieurs conversions à ses tümens pour éviter d’être assaillit sur le côté.

Bientôt, alors que les provisions de flèches s’amenuisaient, les rangs au centre du déferlement adverse, s’entrouvrirent.
Au milieu des splendides gardes royaux, couverts d’or, de fer et de peaux de lions où de léopards, apparurent le Prince Gaia dans son armure d’or et le stratège Narravas, bardé d’acier.
Derrière eux marchaient, dans un ordre impeccable, les cavaliers alliés de Carthage. La cavalerie de Byrsa qui avait déjà tant de fois donnée en Epire les années précédentes. Remontée par l’or de Carthage dont elle était l’orgueil. Formée de ses meilleurs fils.
Et, créatures de cauchemars, chargeant dans des barris métalliques et un grondement de tonnerre, dressés comme des forteresses vivantes, les éléphants de Numidie !

C’en était trop ! La farce avait assez durée ! Logokos ordonna le repli par delà le fleuve !
Mais il était déjà bien tard ! Tournés par les nuées de cavaliers légers, pourchassés par les éléphants et les cavaliers lourds, les Scythes s’embouteillèrent sur le gué encombré par les chariots de butin !
Logokos et plusieurs centaines de ses cavaliers parvinrent de l’autre côté du fleuve où les Peltastes d’Olbia qui accompagnaient son armée prenaient une position défensive.
Mais bien plus nombreux furent les Scythes qui se noyèrent où furent pris par l’ennemi, où encore broyés par les lourdes pattes ses pachydermes.

Et, tandis que les Numides dansaient bientôt pour fêter leur victoire, Logokos, laissant son infanterie devant les gués, éperonna sa monture pour informer Brennos que l’ennemi était déja là et qu’il disposait d’une très puissante et nombreuse cavalerie.
Heureusement, pensait il en chevauchant, qu’un chef Cenomanii lui avait indiqué voici quelques jours qu’un autre gué existait à quelques stades au nord…
Et lui, Logokos, saurait bien, à son tour, surprendre l’ennemi…


Dixième jour du printemps – 244 – Plaine de Faoentia – Terres des Boiens d’Italie.

« L’or de Carthage ! » Ponctuant sa phrase d’un sifflement sonore, Brennos Keltorix regardait à l’autre bout de la plaine le moutonnement sans fin de la mer d’acier et de cuir qui lui faisait face.
Barrant l’horizon, l’armée punique était déployée en bataille. Son centre tenu par l’infanterie lourde africaine, les mercenaires grecs et les Gésates de Gallia fidèles à Carthage depuis des lustres , les Sennons de Cunomar fièrement déployés sur la gauche, tandis que, sur la droite, les alliés et mercenaires Celtes de Gallia hurlaient déjà leurs cris de guerre.
Plus loin, en léger retrait de chaque flanc, précédés par les masses imposantes des éléphants de guerre, la cavalerie Numide et Punique était impeccablement rangée en bataille.
En avant de cette imposante ligne de bataille, des nuées de tirailleurs, frondeurs et psilois s’apprêtaient à lancer leurs traits.
« Cet Amilcar connais son affaire » poursuivit Brennos. Le vieux chef observait l’ennemi, tandis que son armée montait à son tour en ligne.
Les lourdes Trimarcisia, des nobles celtes, épaulés par les cavaliers Scythes survivants de Logokos sur les flancs et les imposantes unités d’ambacts et de guerriers des clans au centre. Précédées par leurs chefs de guerre, invoquant les Dieux, juchés sur leurs chars.
L’ennemi était plus nombreux. Mais les vétérans du Keltorix, bardés d’acier ne craignaient personne !
Protégés par les Dieux autant que par leurs cottes de mailles forgées dans les ateliers d’Esudunum ou les plastrons spartiates pris à Tyras voici plus de trois décennies, ils s’avançaient. Impatients d’aller au combat !
Dressé sur son char, le Keltorix pensa à voie haute, sa voie teintée d’une pointe de défi.
« Nous te vaincrons par le fer ! Malgré ton Or ! L’Or de Carthage ! »


-« La puissance de Carthage ! Elle est là, dans la plaine… »
A moins d’un stade de là, Amilcar Barca se dressa sur sa selle. Il contempla, non sans fierté, l’armée déployée dans la plaine. Plus de cinquante mille guerriers. Tous présents de par la volonté de Carthage.
Phalanges puniques, infanterie lourde africaine, javeliniers libyens, volontaires grecs d’Herakles, alliés celtes de Gallia, Senons du Padus, frondeurs Baléares, Scutarii Ibères et les merveilleux cavaliers de Gaia et de Narravas. Sans oublier les puissants pachydermes. Ceux-ci n’étaient à peine qu’une quarantaine, le rude hiver italien ayant prélevé un lourd tribut dans leurs rangs, mais, hormis les vétérans Keltoi qui avait combattus les éléphants d’Antiochos en Odrysai, peu de Celtes les connaissaient.
Au second rang, en réserve, le contingent des Coriosolites s’agitait déjà, impatients de marcher à l’ennemi. Seuls manquaient les Helvètes, repartis dans leurs montagnes où de bien tristes évènements se déroulaient à ce que l'on en disait.
Amilcar ordonna à la nuée des troupes légères de s’avancer et de commencer à harceler l’ennemi.
Les Keltoi envoyèrent en avant leurs jeunes guerriers, également équipés légèrement. Mais le combat était inégal et les billes d’argile durcit propulsées par les frondeurs Baléares et les javelots des cavaliers mercenaires maurétaniens, opportunément mêlés aux fantassins firent des ravages chez leurs adversaires, forçant ceux-ci à chercher l’abri de leurs puissantes phalanges d’infanterie lourdes.
Sous le harcèlement ennemi, celles-ci s’ébranlèrent.
Devant chaque clan, les chefs hurlèrent de longues et gutturales imprécations, tandis que, dans une explosion de fureur cataclysmique se déclenchait le tumulte guerrier des Keltoi !
Quand la fureur du vacarme se fut apaisée la ligne de front de l’armée du Keltorix s’ébranla.

-« Nous allons percer leur centre », précisa Brennos à Akichorios son fidèle second.
-« Nul ne peut stopper nos guerriers, Ard Rix » renchérit le chef de guerre, tout en précisant cependant ; « Mais il faut que nos ailes tiennent. Leur cavalerie est de très loin supérieure à la notre, sans parler des monstres gris .»

Mais déjà, appuyant l’avancée de l’infanterie, la cavalerie de Keltobrogos, justement, se portait en avant. Les archers Scythes accablaient les pachydermes sous leurs traits et, juste derrière, les puissantes formations des Trimarcisia se préparaient à balayer la légère cavalerie Numide.

Plusieurs pachydermes étaient déjà tombés et quelques autres, échappant au contrôle de leur cornac avaient chargés les rangs amis, obligeant leurs conducteurs à les abattrent au moyen de maillets spécialement prévus à cet effet.
Mais cela n’inquiéta pas outre mesure Narravas et Gaia, commandant les ailes de cavalerie. Ils lancèrent leurs escadrons innombrables sur les flancs des Scythes, tandis que, levant des tourbillons de poussière dans la plaine les éléphants chargeaient droit devant eux.
Logokos dut replier ses archers pour éviter la destruction.
Fidèles à leurs traditions séculaires, les Trimarcisia chargèrent l’ennemi, s’enfonçant dans le tourbillon des cavaliers Numides, éperonnant leurs montures qui renâclaient en sentant l’odeur des pachydermes.
Bientôt, ceux-ci traversèrent de part en part la cavalerie Keltoi, puis épuisés, s’enfuirent, aveuglés par la fureur de la bataille et la douleur des multiples blessures, de part et d’autre du champ de bataille. Les Trimarcisia commencèrent à se reformer malgré le harcèlement incessant des cavaliers Numides.
C’est alors que la charge de la cavalerie lourde de Carthage, puissants cavaliers de Byrsa, mais aussi arrogants et lourds chevaucheurs de la cité d’Elissa, accompagnés de la rutilante garde royale Numide, balaya les ailes de la bataille.
Epuisées par les combats précédents et désunis par la charge des éléphants, la cavalerie de Brennos fut battue et prit la fuite. Poursuivis par ses vainqueurs.

La parole était maintenant à l’infanterie. Dans un sourd grondement, les guerriers de fer du Keltoriux avaient abordés la ligne des alliés Celtes et Ibères qui formaient le premier rang du front punique.
Ceux-ci plièrent mais, alimentés constamment par des renforts et, aiguillonnés par Amilcar en personne, ne reculèrent que pied à pied.
Après plusieurs heures de combat et, alors que la cavalerie Numide revenait de sa poursuite, Amilcar ordonna de faire avancer sur chaque flanc de l’avancée Keltoi qui semblait inexorable, les Deux puissantes phalanges puniques et les Coriosolites qu’il gardait en réserve.
Le choc des Sarisses de plusieurs coudées sur la masse épuisée des lourds combattants Keltoi fut pareil à celui du rostre d’une Quinquérème dans le flanc d’un navire adverse.
Des rangs se déchirèrent. Un cri s’éleva sur l’aile droite !
-« Commontorios est tombé ! » En effet le puissant chef Taurisques venait de s’abattre, frappé par le javelot d’un Numide.
Les rangs Keltoi flottèrent puis, sous les attaques de flanc des Numides qui tourbillonnaient autour de la masse de fer, se délitèrent.
Ce fut alors au tour des Vétérans invaincus de connaîtrent les affres de la fuite ! La honte de la défaite.
Laissant plus de 20 000 des leurs sur le champ de bataille et dans la poursuite, les jadis invincibles guerriers de Brennos abandonnèrent le terrain. Brisés !

Quelques jours plus tard, ils repassaient le Padus et s’enfonçaient en Venetii..

Un vieux chef Senons, ancien compagnon de Britomar, s’adressa à Amilcar. Il désigna le petit village qui s’élevait aux abords immédiats du champ de bataille.
La lumière crépusculaire, nimbait les haut cyprès qui entouraient les habitations.
-« Sais tu comment s’appelle ce lieu, Suffète Barca ? ».
Devant l’ignorance du chef carthaginois, tout affairé à contempler sa victoire, le vieux guerrier continua :
-Les Etrusques l’avait dédié à leurs Lucumons et les Boiens à notre Dieu Belenos. Cet endroit est appelé Faoentia. Cela signifie : Je brille parmi les Dieux ! » …..



Qunizième jour du printemps -244 – Environs de Médiolanum.

Contemplant le terrain jonché de cadavres et de débris, Cumborix, Rix des Insubres loua les Dieux.
-« Casticcolos, noble fils. Ton esprit fut avec nous en cette terrible journée ».
Terrible journée. En effet.
Maintenant soumis à Brennos, les Venetii, Cenomanii et Boiens, menés par Véporoudos, le rival de Drocaitus, avaient répondus à l’appel du Keltorix et marchés sur le pays Insubre.

Les récents combats et déchirements de chacun de ces peuples n’avait pas permis de réunir une énorme armée mais ce rassemblement des anciens alliés des Insubres était toutefois pour faire peser une menace mortelle sur les terres de Cumborix.
Ce dernier, restant sourd aux conseils du carthaginois Hannon qui remontait du Latium et lui enjoignait de l’attendre pour livrer bataille, s’était porté la rencontre des envahisseurs.
Sans grandes subtilités mais avec un courage indéniable, les Insubres avaient chargés leurs amis d’hier et ennemis d’aujourd’hui !
Et ceux-ci avaient rendus coup pour coup.
Au soir, les deux armées, épuisées par cette sanglante journée, avaient perdues chacune plusieurs milliers d’hommes.
Veporoudos, bien qu’invaincu, choisit de reculer.
Le lendemain il apprenait la défaite de Brennos et s’empressait d’aller s’enfermer dans Felsina…



En Italie, la situation à la fin du printemps est la suivante.

Au sud, Rome à subit une défaite mineure et une défaite Majeure face à Carthage. Les armées de Crassus et de Corucanius sont sur les guès du Tevères à l'est de Rome. L'armée punique d'Himilcon leur fait face.

Au nord, l'armée de Brennos s'est repliée en terres Venetii après sa défaite Majeure face à Amilcar et Narravas.
Les armées victorieuses sont encore à l'ouest du Padus mais en tiennent solidement les gués et ont commencés le siège de Felsina, la capitale des Boiens.

Cumborix est revenu à Médiolanum, tandis que Hannon est à Volaterrae.

On dit que, loin, au nord, dans les terres Helvètes l'armée de la Ligue d'Esudunum, mené par le Ver Cingétorix Certrhios en personne, se livrent à de terribles excès. Le speuples Helvètes, affaiblis par leurs défaites de l'année précédente se déchireraient entre eux...
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