[G&C] 1240 : célébrations religieuses en Grande-Pologne

11e jour du mois d'Avril de l'An de Grâce 1240

1ère journée L'ange de miséricorde


Dans un bruissement d'ailes les colombes s'envolèrent de la grande place de Poznan, survolèrent les foules bigarées et bruyantes venues de toute la Pologne et assemblées pour les cérémonies du Grand-Pardon de 1240. Les ombres des oiseaux blancs passèrent sur les Grand-Polonais et les Mazoviens venus en grand nombre honorer le martyr de saint Wenceslas. Des enfants tentèrent de courrir dans les rues populeuses mais furent vite arrêter par le nombre de passants. Les marchands trop gras ne parvenaient pas à se frayer un chemin dans la foule. Un jeune garçon aux yeux vifs se fendit d'un sourire et s'empressa de rejoindre une des églises de Poznan. Il chercha peu avant de trouver ce qu'il souhaitait : un chevalier de l'Ordre de l'Aigle blanc en prières. Sans honte le jeune garçon alla le trouver et lui confia à l'oreille que son chef le demandait pour surveiller la procession. Le militaire se redressa de toute sa haute stature...

Le chevalier fendit la foule avec autorité, le jeune garçon immédiatement derrière lui. Enfin, arrivé près d'un arbre, le garçon abandonna sa victime et grimpa rapidement jusque sur la plus haute branche. Adossé sur le tronc rugueux, le garçon se mit à admirer le spectacle. Ce qu'il vit lui coupa le souffle.

L'Ost ducal de Poznan défilait ainsi que de nombreuses troupes provinciales. Dans un ordre parfait les militaires dans leurs armures scintillantes s'avançaient, dignes, puissants, le visage empreint de gravité religieuse. Dans le scintillement du soleil, les soldats semblaient porter des armes de lumières. Les oriflammes et les croix se dressaient au-dessus d'eux. Leurs chants religieux retentissaient, se joignaient aux voix metalliques des cloches. Le garçon sentit monter en lui l'envie de s'engager dans cette armée.
La procession semblait interminable. Les chevaliers de l'Ordre de l'Aigle blanc défilant sous l'autorité impressionnante de Boleslas l'épée de Grande-Pologne. Les vivats et les cris de joie accompagnaient chacun de ses gestes et de ses regards. Le jeune le regarda avec admiration. Il avait vu aussi le comte Tomasz l'un des héros du siège d'Assanis à la tête des troupes d'Inowroclaw, et les troupes de Przesmyl le Bouclier de Grande-Pologne s'avancer avec une détermination martiale.

Arrivé devant un monastère urbain, la procession s'arrêta et les grands personnages descendirent de cheval. Après quelques temps le duc Ladislas Odonic lui-même, en chemise de pénitent et portant le reliques de saint Wenceslas, prit la tête de la longue marche vers la cathédrale. Ses fils Boleslas, Przesmyl et Tomasz d'Inowroclaw l'accompagnèrent dans la même tenue. Dans un silence recueilli les pénitents cheminèrent jusqu'à la cathédrale où l'archevêque en personne les attendait. Revêtu de son étole consacrée il bénit la procession puis la foule et entama sur le parvis son prêche. Sa voix puissante jaillissait parmil'assemblée captivée par son éloquence pieuse. Le renom de sainteté de cet homme commençait à se diffuser jusqu'au delà des frontières de Poznanie, et chacun comprit en cet instant pourquoi : l'Esprit Saint l'inspire, réalisa le jeune garçon maintenant joint aux autres fidèles, à genoux.

Un mystère évoquant la création du monde et jusqu'à la Passion du Christ succéda aux cérémonies religieuses.

L'esprit passionné du jeune homme le portait à visiter sa Poznan natale dans cette effervescence. Chaque coin de rue comportait un prédicateur, chaque échoppe un boutiquier pratiquant l'aumône pour les plus pauvres. Demain, decida-t-il, mon enfance se termine et je m'engage dans l'Ordre...



2ème journée : Le baptême de Konrad


Le tournoi des plus grands chevaliers de Poznanie débuteraient bientôt. Les cérémonies de baptême étant terminées. Le fils unique et héritier de Poznanie, Konrad, vagissait dans les bras de sa mère, la princesse du Danemark. Son parrain le roi de Hongrie Bela IV le prit dans ses bras pour l'embrasser. Le bébé se mit à sourire et étendit les bras jusqu'à toucher la couronne.
"C'est un signe" hurla l'assemblée dans une clameur immense.
Avec infiniment de tendresse pour le petit enfant le roi de Hongrie se contenta de sourire et porta le bébé jusqu'aux fonds baptismaux. La marraine Élisabeth de Bavière, l'épouse de l'empereur Conrad IV, accompli les gestes consacrés sous la direction bienveillante de l'archevêque Alojzy. Son regard doux caressait l'enfant vigoureux mais tendre.
Les cloches se mirent à retentir et la liesse se répandit dans toute la Grande-Pologne.

La tribune recouverte de pourpre accueillait les dignitaires, dans la prestigieuse loge du duc Ladislas Odonic se tenait également le parrain et roi de Hongrie Bela IV, la marraine et d'innombrables autres dirigeants puissants et respectés. Le grand-père du jouveanceau, l'auguste roi du Danemark Valdemar II le victorieux montrait une irrépressible fierté devant le visage déjà altier de Konrad.

La lice pour le tournoi resplendissait des parures déposées à cette occasion. Alors que les plus humbles assistaient aux concours d'archerie en espérant se faire engager dans l'Ost ducal, les grands comtes de Poznanie et seigneurs polonais et étrangers s'affrontaient. Dans l'assistance le duc d'Estonie Elias Volsen, le duc de Mazovie, le duc Henri de Silésie et bien des seigneurs de Pologne acclamaient dans la tribune les vaillants en lutte.

Les chevaux carapaçonnés s'élançaient les uns vers les autres. Les sabots martelaient la terre alors que les lances s'abaissaient du ciel pour se dresser contre l'adversaire. Bris de lances, vivats des spectateurs, chevaliers jetés au sol. Le tournoi se continua dans l'honneur et la prouesse. Le comte Tomasz d'Inowroclaw se couvrit ue nouvelle fois de gloire. Le livre des exploits de Boleslas, contés à toutes les rues de Poznan, gagnèrent un nouveau chapitre avec ses victoires successives, jusqu'au moment où déclaré vainqueur par le roi de Hongrie il s'avança vers lui.
"Reçois cette couronne de laurier, nouvel Alexandre, car tes exploits rescussitent ceux de l'Antiquité."Boleslas reçut avec humilité la récompense et la porta à sa Dame, son épouse et mère de son fils.
Les vivats redoublèrent pour acclamer la geste de Boleslas.