Durant plusieurs saisons Dorocles ne sortit pas de son palais, peu étaient ceux à avoir eu l'occasion de le voir. Il faut dire que le tyran d'Héraclée était pensif. Il passait ses journées à réfléchir, à recevoir et à étudier les rapports de ses hommes concernant la situation de sa cité et de la Malide en général.
En effet, à présent toutes les terres de Malide étaient sous la domination de l'une des grandes cités et il paraissait clair dans l'esprit de tous qu'un jour, fut-il proche où éloigné la guerre éclaterait entre Alos et Héraclée. Tous s'y étaient déjà préparés, ne serait-ce que psychologiquement, les riches comme les pauvres, certains l'attendant avec impatience, d'autres la redoudant comme la pire des pestes.
Fallait-il prendre les devants et se prémunir d'une prochaine attaque ou au contraire faire preuve de patience et se défendre au mieux ? C'était cela la grande question du tyran Dorocle. Et dans sa quete de réponse il ne put trouver aide et réconfort auprès de nul etre vivant. Aussi Dorocle, hésitant, se réfugia dans les temples de sa cité. Il y passa des jours et nuits, attendant, une réponse, un signe des dieux. Mais malheureusement il semblait que ces dernières préféraient garder le silence. Dorocle ne savait que faire.
Puis un matin, lorsqu'il s'éveilla et alla marcher dans ses jardins, toujours l'esprit occupé par cette éternlle question, il observa la nature. Il vit un oiseau tournoyant dans le ciel, puis fondre au sol et repartant sa prise au bec. Ce fut alors comme une révélation pour le tyran d'Héraclée, si il ne réagissait pas alors son destin et celui de sa cité ne serait pas plus envieux que celui de cette pauvre bete. Il se devait d'agir et de mettre fin à cette ombre planante.
D'un pas décidé, il prit la direction de la salle du trone, il fit appeler ses généraux et ses lieutenants et leur révéla son projet: la chute d'Alos.
Avec une rapidité incroyable toute l'armée d'Héraclée fut rassemblée, il faut dire que cela faisait plusieurs saisons que les hommes s'entrainaient et tous étaient pret à cette guerre.
Ainsi alors que l'Argolide s'enflamma sous les pas des puissantes forces d'Argos, à la fin de l'automne la Malide ne fut pas en reste. En une grande guerre éclata entre les deux grandes cités de Malides: Héraclée et Alos.
Dorocle présenta alors à ses généraux son plan d'attaque qu'il avait eut l'occasion de mettre au point. Asclépios reçut le commandement de la majeure partie des forces alors Patroclès quand à lui obtint le commandement d'une partie de la cavalerie et dans le secret prit une autre direction. Asclépios sortit alors en tete d'Héraclée, accoompagné de pret de 5 000 hommes dit-on et marcha droit vers Alos. Asclépios avait le pas fier, il faut dire que le tyran lui avait confié là une lourde tache et se serait sous son commandement que se jouerait l'avenir de tout Héraclée.
Les premiers pas sur les terres sacrées d'Alos s'effectuèrent sans soucis majeures, mais le polémarque s'attendait à voir la réaction d'Alos d'un moment à l'autre. Il faut dire qu'Alos n'était pas moins pretes qu'Héraclée à cette guerre et cela Asclépios le savait aussi il attendait avec attention des rapports de ses éclaireurs concernant l'approche de l'armée ennemie, mais durant les premiers jours rien.
Alors aurait-elle abandonné ? s'interrogea tout d'abord Asclépios.
Puis soudain alors que ses troupes avançaient des flèches surgirent de nul part. Une pluie de flèches et de projectile. L'armée héraclienne, malgré sa surprise, ressera en vitesse ses rangs, les larges hoplons protegeant leurs porteurs et les lignes arrières. La réponse des archers d'Héraclée ne se fit pas attendre tous d'un meme geste firent feu à plusieurs reprises. Alors que les hoplites s'appretaient à recevoir de front l'attaque des forces d'Alos, rien ne se produisit. Au bout de quelques longues secondes, tous s'aperçurent que l'ennemi avait fui. Auraient-ils désertés ? Serait-cela l'armée d'Alos ? Etaient-ils à présent victorieux ? Tout cela il était trop tot pour le dire.
Mais bien vite la réponse s'imposa, plusieurs fois dans la journée ce type d'attaque se reproduisit. Les pertes d'Héraclée furent bien plus importantes que les pertes adverses, en effet, l'absence de cavalerie empecha une réponse rapide et efficace à ce harcelement. Asclépios, qui selon les souhaits de son tyran, voulait garder sa cavalerie en réserve et en surprise à l'occasion du grand combat que tous attendait, se décida alors à appeler au plus vite ses cavaliers. Lorsque ces dernières eurent rejoint les forces d'Héraclée, elles furent acceuillies avec grande joie par les soldats et bien vite, ce fut les petites armées d'Alos qui subirent la force des montures d'Héraclée. En effet, à partir de leur arrivée, nul harcellement et embuscade ne fonctionna et Héraclée put reprendre sa marche. Ainsi peu à peu ces brèves attaques, devenues inefficaces, cessèrent d'elles memes.
Jusqu'au moment où un éclaireur vint rapporter en toute hate à Asclépios l'arrivée de l'armée d'Alos. Ainsi il semblait bien que la grande bataille allait débuter.
Au meme moment, à Héraclée, Dorocle n'en était pas moins actifs. Il passait des heures à organiser de grandes cérémonies, à prier les dieux et le puissant Poséidon protecteur de la cité. Le tyran ne quittait pas le grand-pretre avec qui chaque jour il priait et organisait des libations et sacrifices au puissant dieu. Car bien qu'il ne s'était pas déplacer personnellement pour cette campagne il désirait offrir à ses hommes toutes les chances de la victoire.
Mais le déplacement de la quasi-totalité des forces de la cité ne fut pas sans éveiller l'attention d'autrui. Ainsi, alors que Dorocle était agenouillé dans le temple du roi des mers, un homme entra et marcha en vitesse vers le tyran. Il lui chuchota quelques mots à l'oreille. En hate, Dorocle sortit du temple et prit la direction du palais, sur sa route on pouvait l'entendre marmoner
Me croyais-tu stupide ?!... Je m'y attendais !... Je le savais ...
En effet, on avait annoncé au tyran que venant d'un Locride Oponte, une modeste armée de Trechis avait foulée du pied le sol sacrée d'Héraclée et se plaisait à brigander et incendier champs et villages. Mais leur progression ne tarda pas à rencontrer une rapide réponse. En effet Patroclès qui dirigeait une large partie de la cavalerie partie au galot à leur rencontre.
Patroclès put alors voir de ses yeux l'armée ennemis, plus de 1000 hommes dit-on, tous des fantassins. Bénéficiant d'un certain effet de surprise, Patroclès chargea sans attendre les ennemis, nombreux furent ceux à tomber. Cependant, une fois l'effet de surprise perdu, les fantassins de Trechis se mirent en ligne et là nul cavalier ne parvint à passer le puissant mur de lances. Mais bénéficiant de nombre de cavaliers, Patroclès put mettre rapidement au point une stratégie d'encerclement, la phalange adverse fut alors rapidement débordée et dans la panique tous furent massacrés.
Ainsi après une rapide bataille et malgré des pertes tout de meme assez importante, Patroclès était parvenu à vaincre l'ennemi.
De son coté, Asclépios pouvait observer l'ennemi ennemi qui lui faisait front. Il semble alors qu'Héraclé bénéficiait d'un léger avantage numérique. Mais il resta tout de meme prudent, peut etre un ennemi se cachait-il à nouveau dans les forets alentours. Asclépios, suivant les conseils de son tyran, mit ses hoplites en lignes et les fit secondés des archers. La cavalerie quand à elle, en nombre bien plus réduit, s'occuperait de la bonne défense des flancs.
Lorsque les deux armées se mirent en marche, de toutes parts les traits jaillirent, des deux cotés les pertes furent importantes, jusqu'au moment où dans une violente charge les larges hoplons se percutèrent et les armes s'entrechoquèrent.
La bataille faisait rage, l'infanterie d'Héraclée tenait bon et sa cavalerie parvenait toujours à tenir les flancs. Mais les forces d'Alos ne semblaient pas pour autant faiblir.
Jusqu'au moment où un plein combat, le tyran d'Alos qui en souverain éclairé avait participé lui meme à la bataille tomba. Le moral des armes d'Alos fut alors fortement touché et peu à peu ils commencèrent à ceder du terrain jusqu'au moment où leur débacle fut claire. Plusieurs continuèrent la lutte dans le courage et le desespoir le plus total alors que d'autres prirent la fuite pourchassés par les cavaliers.
Ainsi Héraclée fut victorieuse et marcha fierement vers la cité d'Alos où elle put pénétrer sans soucis. Depuis les hauteurs du palais d'Alos, le fils du défunt tyran proposa alors à l'envahisseur de reconnaitre l'hégémonie d'Héraclée et de lui verser tribut.
A présent l'avenir d'Alos était entre les mains de Dorocle...
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Mar 24 Mai - 16:12
