[AB2] (-247) - Printemps en Epire

Théocratos, riche propriétaire épirote et membre influent du conseil de la cité de Prevezza parcourait ses terres en cette douce matinée de printemps.
Bien que quelque peu inquiet des rumeurs parlant d'agitations et de mécontentements dans la province, il était plutôt d'humeur joyeuse.
Le commerce avait fortement bénéficié des investissements de la ligue Hellenique et la province n'avait jamais été aussi prospère.
S'arrêtant un instant, Théocratos contempla les champs alentours où les céréales commençaient à lever sous les soins attentifs d'une armée d'esclaves courbés sur les sillons des champs de son domaine.
C'est alors que son attention fut attirée par un mouvement à la limite de son champ de vision. Un homme courait. Vers lui. Théocratos, prit alors conscience qu'il était seul dans une région que l'on disait troublée et proches de la frontière avec la Macédoine. Il vérifia que sa courte épée était bien accrochée à sa selle et dirigea sa monture vers le coureur.

Il reconnut l'un de ses contremaitres. "Maître ! Des cavaliers ! En armes !" hurla ce dernier tandis que débouchait du bois un groupe de cavaliers.
Ceux ci étaient déployés sur un large front. Portant ce que Théocratos, qui avait fait son temps dans les armées de Pyrrhus, reconnu comme des casques de type "béotien" coniques et brillants, ils étaient légèrement protégés et équipés de plusieurs javelots. "Hippakontistai" pensa t il.
Les cavaliers l'ayant aperçu convergèrent vers lui. Théocratos, quelque peu nerveux reconnu les couleurs d'une Ilé qu'il avait déja cotoyée du temps de Pyrrhus.
"Vous êtes les cavaliers de Platulos ? Qu'est ce que ce vieux bandit vient faire par ici ? Je le croyais en Macédoine ?" lança t il en guise de salut.
"Je reviens en Epire mon ami !" rétorqua le chef de l'unité en ôtant son casque. Platulos ! S'était bien lui. les deux anciens compagnons d'armes firent se rapprocher leur montures et s'accolèrent.
Le cavalier reprit "Je n'ai qu'une îlé dispersé avec moi en flanc garde. Toute ma tétrarchie est avec Polyperchon. Cratère nous permet de revenir en Epire ! Il parait que nous y sommes attendus !"

Légèrement mal à l'aise, Théocratos répondit "Je crains que ton roi ne soit pas bien informé. ici tout va pour le mieux. Regardes !" dit il en désignant les alentours d'un mouvement circulaire de sa main. "Regardes ! Jamais les champs n'ont étés aussi beaux et jamais la région n'à été aussi prospère ! On vous à mentis Platulos ! Prevezza et sa province se portent bien et défendrons leurs nouvelles prospérité et liberté !"

"Tu n'es pas au conseil de la cité Théocratos" protesta le chef de guerre. "Je ne suis toulours pas sensible à la rhétorique politicienne" grogna t il dans un rire gras.
"Je suis un soldat et je vais où mon roi porte la guerre !".
"C'est donc bien cela. La guerre ! Voila ce que tu ramènes par ordre de Cratère"

Platulos leva la main. "Quand tu connaitras mes ordres tu changeras d'avis mon ami. J'ai ordre de ne molester personne et de ne saisir aucun bien. Des dédommagements pour le passage de l'armée seront même payés par les secrétaires de Polyperchon. Tu te rends compte ! Bientôt nous ne pourrons même plus dévisager les filles sans payer leur père !""
Quelque peu dubitatif, Théocratos maugréa "Toujours est il que vous n'êtes pas les bienvenus et que le sang va couler..."

Tandis qu'il proférait ces lugubres paroles, les cavaliers sortaient par dizaines du bois, précédant des fantassins légers portant sur le flanc leurs boucliers d'argents.
"Les Argyraspides" siffla t il. "L'infanterie d'élite de la Macédoine. L'invasion de Prevezza à vraiment commencée. Les Dieux nous viennent en aide..."